›› Taiwan
Le président CHEN Shui-Bian s’est déclaré en faveur du lancements de vols charters pour les marchandises entre l’île et le Continent. Il a cependant averti Pékin qu’un prochain vote de la Loi anti-sécession par le Congrès national populaire pourrait durcir les relations. Le gouvernement de Pékin semble également vouloir prolonger l’accord provisoire sur les liaisons aériennes directes, qui s’est achevé le 20 février, par un accord pratique permettant des vols charter cargo.
Les responsables des compagnies aériennes chinoises et taiwanaises et les personnels au sol qui ont expérimenté les récents vols trans-détroit et pour certains fait connaissance de leurs collègues d’en face, sont très partisans d’une sorte de prolongation. Le climat actuel semble donc très favorable à un initiative de ce genre.
Tout cela toutefois est aussi un offensive des autorités taiwanaises contre le vote en mars à Pékin de la Loi anti-sécession. Le président du Mainland Affairs Council (chargé de la politique envers la Chine populaire) Joseph WU déclare clairement que le vote de cette loi bloquerait les pourparlers en cours sur les liaisons aériennes directes, le change monétaire, la supervision financière, la protection des investissements et le tourisme.
Le président du MAC est allé jusqu’à évoquer l’idée d’un accord intérimaire de 20 à 30 ans avec la Chine pour réduire le risque de conflit militaire : Taiwan s’engagerait à ne pas pousser vers une indépendance formelle si Pékin renonçait à l’usage de la force. “Après une certaine période de temps, disons 20 ou 30 ans, je suis sûr a dit M. WU, que le contexte sera beaucoup plus favorable à un règlement permanent entre les deux parties”. Ces paroles de bon sens sont nouvelles, mais le socle de confiance mutuelle entre les deux rives est encore insuffisant pour avancer dans cette direction. Espérons tout de même qu’un jour on en viendra là.