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›› Editorial

Chine-Afrique : la Chine a maintenant les moyens d’une politique mondiale

Le chef d’Etat chinois a invité les 48 pays africains qui ont des relations diplomatiques avec Pékin et sont membres du Forum de Coopération sino-africaine (FOCAC) fondé en 2000, à se réunir dans la capitale chinoise du 1er au 5 novembre pour un sommet sino-africain sans précédent.

Les Chinois attendent une trentaine de chefs d’Etat ou de gouvernement pour la cérémonie d’ouverture, une table ronde, un échange avec des responsables économiques et un gala, les 1er et 2 novembre. Le 03/11 se tiendra la 3e Conférence ministérielle du FOCAC à laquelle sont également invités en observateurs les cinq pays qui n’ont pas de relations officielles avec la Chine populaire. Cette conférence pourra se prolonger les 4 et 5 novembre en entrant dans les détails concrets de coopération.

Selon M.TANG Jiaxuan, Conseiller d’Etat et ex-ministre des AE, “la Chine annoncera d’importantes propositions et initiatives pour renforcer ses relations avec l’Afrique...”, ainsi que pour développer sa coopération avec la région.

Pékin peut déjà se targuer de réalisations diverses. La Chine a annulé les dettes de 31 pays africains, y compris tous les PMA (total, près de 11 milliards de yuans -1,1 milliard d’euros) ; des dons ont été faits pour 720 projets dans 49 pays, et des prêts préférentiels accordés à 58 projets dans 26 pays. Les Africains recevant une formation professionnelle en Chine étaient 2.960 en 2004, 4.880 en 2005 et seraient 3.900 en 2006.

Les échanges commerciaux sino-africains seraient passés de 4 milliards USD en 1995 à 40 milliards en 2005. Les investissements chinois directs totaliseraient 1,18 milliards d’USD. Plus de 800 entreprises chinoises sont basées sur le continent noir. Le ministère de l’Education chinois s’est engagé l’an dernier à former en trois ans 1.000 cadres administratifs, directeurs d’école et enseignants. Il accorderait environ 1.200 bourses par an à des étudiants africains (total jusqu’à 2005 : près de 19.000 bourses). 60 programmes de rattrapage, dans 25 pays africains, aident à éliminer les points faibles de l’enseignement. Six pays ont un Institut Confucius, dispensant la langue et la culture chinoise.

Sur le plan Santé, de 1963 à 2005, la Chine aurait envoyé plus de 15.000 médecins dans 47 pays d’Afrique. Actuellement, 950 médecins chinois sont en mission dans 36 pays. Les Casques Bleus chinois sont également présents : ils sont actuellement 1.273, travaillant dans sept missions ONU en Afrique (génie, transports et Santé), parfois dans des conditions difficiles comme au Libéria et au Soudan.

Bref, le sommet sino-africain exceptionnel du 1er au 5 novembre cherche à capitaliser les efforts chinois, surtout de ces dix dernières années. Depuis 1979 en effet, DENG Xiaoping avait orienté toute la politique étrangère vers les besoins économiques de la Chine, c’est-à-dire vers les pays avancés, Etats-Unis, Europe et Japon. Les pays en voie de développement étaient temporairement négligés. Pékin s’écarte aujourd’hui des politiques de DENG. “L’ouverture” est élargie au monde entier, en tout cas, pour commencer, à tout le continent africain.

Ce choix ambitieux est sans doute moins désintéressé en réalité que dans la présentation de la propagande chinoise. Besoins de pétrole et de matières premières, ambitions mondiales, affaiblissement occidental en Afrique et au Moyen-Orient, ressources supérieures en hommes et en moyens financiers et autres développements peuvent expliquer ce véritable bond en avant de la Chine.


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