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Chine - Japon. A Pékin, l’arrivée au pouvoir de Taro Aso jette un froid

Décidément la Chine a bien du souci avec le Japon. La valse des premiers ministres y est évidemment pour quelque chose. Le jeu de chaises musicales des élites politiques japonaises a en effet de quoi donner le tournis aux dirigeants chinois, dont le style prudent et un tantinet crispé ne change qu’à dose homéopathique, alors que la personnalité, l’histoire individuelle et la façon d’être des dirigeants japonais envoient des messages ambigus à la direction du PC à Pékin. Qu’on en juge : depuis à peine plus de deux ans, les Chinois ont du s’ajuster à quatre personnalités différentes.

Après le départ du très controversé Koizumi en septembre 2006, les relations s’étaient, il est vrai, réchauffées. Mais avec Shinzo Abe, successeur de Koizumi au profil plus discret, la Chine n’était qu’à demi rassurée. Ce dernier était en effet lui aussi membre de la droite conservatrice (son grand-père maternel, Nobosuke Kishi, était ministre de l’industrie et du commerce de l’Amiral Tojo), et s’il est vrai qu’il semblait avoir renoncé aux provocantes visites du sanctuaire Yasukuni, il n’en avait pas moins poursuivi une politique visant à rehausser le profil stratégique et militaire du Japon qui inquiétait Pékin.

La détente ne s’est donc vraiment installée qu’avec le départ précipité de Shinzo Abe, et son remplacement par Yasuo Fukuda, venu en Chine en décembre 2007. Définitivement rassurée par l’abandon du projet de révision de l’article 9 de la constitution, la Chine adoptait à l’égard de Tokyo, une attitude résolument amicale qui tranchait avec les méfiances antérieures. Hélas, Fukuda, victime des scandales, qui décidément plombent la stabilité du pouvoir à Tokyo, devait démissionner un an à peine après son arrivée au pouvoir.

L’avènement de Taro Aso, le 23 septembre dernier, réveille les inquiétudes chinoises. Le nouveau premier ministre, qui appartient à la fraction radicale de la droite japonaise, s’est par le passé signalé par des prises de position peu rassurantes pour Pékin. En 1997, la mouvance à laquelle il appartient avait fait intégrer Taiwan dans la zone d’intérêt stratégique nippo américaine de défense de l’archipel. En 2004, le même courant de pensée avait entamé une action de lobbying pour que l’Empereur reprenne ses visites au temple Yasukuni, interrompues en 1975 par le père de l’actuel souverain. Au printemps 2006, Taro Aso avait soulevé la fureur des Chinois en suggérant que « Taiwan était un Etat de droit, dont le niveau d’éducation était élevé grâce à la colonisation japonaise ». La même année, après les essais de missiles au-dessus de la mer du Japon et le test nucléaire nord-coréens, la mouvance à laquelle appartient le nouveau premier ministre avait lancé un débat sur l’acquisition par le Japon de l’arme nucléaire et l’adoption d’une stratégie de frappes préventives contre Pyongyang.


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