›› Editorial
Avec le recul actuel de deux mois, il se confirme que la visite de Shinzo Abe à Pékin le 8-9 octobre a marqué un tournant dans les relations sino-japonaises.
Les dirigeants des deux pays tentent depuis lors de respecter un consensus non écrit sur quatre points : dépasser l’obstacle politique (des visites au sanctuaire de Yasukuni), développer entre eux de nouvelles relations amicales et coopératives, organiser des visites et des dialogues bilatéraux de haut niveau, augmenter les échanges et les coopérations dans divers secteurs.
Depuis lors, le premier ministre japonais a rencontré à nouveau HU Jintao à Hanoï en novembre, lors du sommet de l’APEC et doit faire de même avec le premier ministre chinois WEN Jiabao à Cebu City (Philippines) entre le 11 et le 14 décembre, en profitant des rencontres Asie du NE et ASEAN [1].
La confiance entre les deux pays revient progressivement. Plusieurs différends stratégiques restent cependant à régler : délimitation des zones économiques en Mer de Chine Orientale, rapports Japon-Taiwan, bouclier anti-missiles, concurrence des besoins en produits pétroliers, place du Japon à l’ONU, etc.
Plusieurs indications, en outre, laissent penser que la Corée nucléaire ne laisserait pas les Japonais sans réaction. L’abandon des visites au sanctuaire de Yasukuni pourrait bien être accompagné, ou compensé, par l’affirmation à Tokyo d’une vraie politique de Défense : réforme de la Constitution de 1947, élaboration d’une doctrine, attitudes plus indépendantes. La Chine pourrait essayer de peser sur une telle évolution par le dialogue sur ces nouveaux sujets.
Note(s) :
[1] Les réunions de Cebu City ont depuis lors été reportées en raison d’une menace de typhon.