›› Editorial
Selon les chiffres officiels annoncés le 24 janvier, le produit intérieur brut chinois, qui avait atteint une croissance record de +11,5 % au troisième trimestre 2007 (par rapport au T3-2006), aurait légèrement baissé au quatrième trimestre (+11,2 %). Pour l’ensemble de l’année 2007 la croissance reste cependant au plus haut niveau depuis 12 ans, à +11,4 % en un an.
Ces résultats sont à prendre avec une certaine prudence, en particulier parce qu’ils sont atteints au détriment de l’environnement et dus en partie à la spéculation. Mais, même rectifiée d’environ 5 %, la croissance chinoise reste enviable et continue. Le PIB 2007 serait de 24.700 milliards de RMB (2.500 milliards d’euros), ce qui fait un PIB per capita d’environ 18.500 yuans (1.760 euros), avec un gros écart entre les villes et les zones rurales.
D’août à novembre, une inflation des prix de la consommation s’est installée au niveau de +6 / 6,9 % annuels, entraînée surtout par les produits alimentaires (au niveau moyen de +18 %). A partir de décembre, les blocages et contrôles de prix ont brouillé cette image en provoquant de premières incohérences. La plus visible a touché le secteur du charbon et de l’électricité où sont apparues quelques pénuries artificielles.
Le 23/01, le gouvernement a diffusé une note urgente aux entreprises productrices d’électricité et de charbon ainsi qu’aux chemins de fer, les pressant de faire face à la pénurie de courant qui a imposé un rationnement dans treize provinces ces dernières semaines. Trois jours plus tôt, le vice-premier ministre ZENG Peiyan lui-même avait pressé PetroChina, Sinopec, Huaneng group et Guangdong Nuclear power group, dans le même sens.
Il est encore trop tôt pour attribuer le très léger ralentissement de croissance du quatrième trimestre aux mesures anti-surchauffe du gouvernement ou à un impact lointain de la détérioration de l’économie américaine. L’augmentation des réserves obligatoires des banques chinoises (15%) ne semble pas jouer beaucoup. En revanche, les quelques huit milliards de dollars de produits dérivés de « subprimes » absorbés par la Banque de Chine ne semblent pas non plus mettre le système bancaire en danger. Placées aux deux tiers en Amérique, les énormes réserves en devises de la Chine (1.530 milliards USD) doivent causer à Pékin quelques appréhensions à moyen terme. Mais le pire n’est jamais sûr et il faut encore attendre un ou deux trimestres pour y voir plus clair.