›› Editorial
L’observation des réactions de la Chine aux événements du Monde Arabe traduit pour le moins une perplexité et des hésitations, au pire des dissensions au sommet sur les choix politiques du régime à l’avenir.
Le dimanche 20 février l’appel initié par le site Boxun localisé aux Etats-Unis, animé par des Chinois d’outre-mer et spécialisé dans la dénonciation des atteintes aux droits de l’homme, a échoué à mobiliser des protestations significatives dans 13 villes de Chine autour d’un mouvement calqué sur le modèle des révoltes en cours dans le monde arabe.
Posté le 17 février, l’appel invitait les « Chinois qui rêvent d’une Chine meilleure à se rendre à des points de rassemblement », à Pékin, Shanghai, Tianjin, Nanjing, Xi’an, Chengdu, Changsha, Hangzhou, Guangzhou, Shenyang, Changchun, Harbin et Wuhan.
Dès la diffusion des messages, le site Boxun a été bloqué et le Parti a investi les forums de discussion sur Internet pour influencer les discussions en ligne. Partout la police, très vite mobilisée en masse, a contenu sans aucun mal les rassemblements, dont certains, comme dans le quartier de Wangfujing à Pékin, ou sur la place du Peuple à Shanghai, étaient de très faible ampleur (moins de 200 personnes).
Le « Global Times », surgeon très nationaliste du Quotidien du Peuple a rendu compte du « non événement » en stigmatisant les illusions de quelques uns : « la société chinoise dans son ensemble ne se reconnaît pas dans ces quelques agités (...). Le pays sait à quel point une révolution peut être destructrice ».