›› Editorial
Pour illustrer l’utilisation des crédits militaires, les médias chinois ont brièvement évoqué deux exercices. Celui de Baotou (Mongolie intérieure) rassemblait 2.700 hommes de la Police armée (PAP), des polices locales et de l’Armée de Libération (APL) provenant de différentes Divisions, pour un entrainement “anti-terroriste” dans cette cité industrielle, dont Al Qaeda ignore sans doute jusqu’à l’existence. L’autre manœuvre était celle d’une grande unité de l’Armée de terre, avec ses soutiens et ses appuis, dans un assez long déplacement (par voie ferroviaire et routes) avant l’engagement d’un ennemi au Henan.
La surprise a été le “debriefing”, rapporté par les médias, au cours duquel le Major Général CUI Yafeng, directeur de cet exercice d’évaluation a critiqué systématiquement les “fautes” de cette Division. Fautes assez basiques : tir de 5 missiles dont 2 seulement auraient atteint leur objectif, utilisation de téléphones mobiles hors des réseaux radios, triple report de l’attaque menant à une situation dangereuse et demandes d’appuis feux sans précisions de temps ni de lieu.
Ce n’est pas l’habitude de l’Armée chinoise de s’auto-critiquer ainsi par médias interposés. On ne sait pas ce que signifie cette innovation un peu dévalorisante, si elle a été imposée, suggérée, ni même si elle a un sens. Soulignant le besoin d’accroître l’entraînement des forces, elle est pourtant plus crédible que les conclusions habituelles d’autosatisfaction.
Selon un porte-parole du Comité permanent du Congrès national populaire, le budget de Défense officiel de la Chine pour 2006 atteindrait 283,8 milliards de yuans (35 milliards USD, ou 28,4 milliards d’euros), en augmentation de 14,7% sur le budget 2005.
Ce chiffre représente 7,4% des dépenses inscrites au budget national, un pourcentage comparable à celui des trois années précédentes. Autrement dit, la partie visible des dépenses de défense serait traitée comme les autres grands chapitres, ni plus ni moins : son augmentation serait fonction des ressources fiscales. Celles-ci sont abondantes dans une économie en croissance annuelle d’environ 10%.
Le porte-parole a pris soin de préciser que le budget de la Défense est augmenté cette année pour améliorer les soldes et les conditions de service des personnels militaires, ainsi que pour faire face à l’accroissement du coût sur le marché mondial des produits pétroliers utilisés par les Armées. Sans un mot sur d’autres dépenses.
Les observateurs étrangers estiment le plus souvent que ce budget est incomplet parce qu’il ne permettrait pas de financer le volume des forces, leurs activités et leurs équipements, ni leur modernisation. Une part importante des dépenses militaires serait inscrite dans d’autres chapitres du budget national. Le total des dépenses de défense réelles de la Chine serait deux à trois fois supérieur au budget officiel. Celui-ci n’est d’ailleurs pas réellement publié, seuls quelques chiffres principaux le sont.
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Par Gabriele Garibaldi Le 30/10/2006 à 19h38
> L’opacité des dépenses de Défense
Les généraux américains pourtant continuent d’identifier la Chine comme le plus accrédité parmi les « peer competitors », et en craignent la capacité de saboter les « assets » dans l’espace, sur lesquels les Etats-Unis fondent leur suprématie technologique-militaire. La nouvelle « U.S. National Space Policy » a enfin précisé la voie que les Usa poursuivrons pour protéger leus intérets dans ce domaine stratégique à l’égard de la Chine, qui a déjà montré sa capacité d’aveugler les satellites américains avec des lasers terrestres.
– Site indiqué : Full Spectrum Dominance vs Shashoujian
Par latypik Le 26/10/2006 à 03h21
Wei Wei ?
Les gars qui téléphonent en pleine attaque, on du mal à en croire ses yeux...
La Chine semble encore loin de damer le pion aux américains dans la région !