Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Editorial

Le paradoxe de la richesse

Alors que la plupart des pays développés se débattent dans d’insondables déficits budgétaires et une croissance famélique, sinon nulle, les revenus du gouvernement chinois explosent. En 2010, selon le Jingji Guancha Bao - l’Observateur économique - les rentrées fiscales brutes atteindront la somme de 1160 milliards de $ (quatre fois plus qu’en 2003), ce qui placera la Chine au deuxième rang mondial des revenus fiscaux, après les Etats-Unis.

Parallèlement on apprenait, fin juillet, que les revenus du CIC, le fond souverain chinois, avaient atteint 11,7% en 2009, ce qui porte ses avoirs à 332 milliards de $, tandis que les réserves de change de la Banque de Chine s’élevaient à 2450 milliards de $, de très loin les premières du monde avant le Japon (1100 milliards de $). Cette succession de chiffres qui donnent une image impressionnante de la richesse chinoise décrit les atouts considérables de Pékin par ces temps d’inquiétudes financières. Ils donnent au pouvoir des assurances précieuses que d’autres n’ont pas, une large crédibilité sur les marchés, assortie d’une grande capacité de réaction en cas de nouvelle secousse.

Pour autant, la fierté de cette puissance financière incomparable n’est pas partagée par tout le monde, et de nombreux économistes chinois pointent du doigt la répartition très inégale de la richesse.

Ils expliquent en effet que la dichotomie entre, d’une part un Etat, une administration et des grandes entreprises riches, et d’autre part de larges portions de la population toujours en situation précaire, est à la racine des tumultes sociaux du début de l’été. Les internautes dénoncent ces inégalités par le laconique « Guo fu min qiong », « L’Etat est riche, le peuple est pauvre », à moins que les chefs d’entreprises privées, souvent laissées pour compte des prêts bancaires accordés en priorité aux sociétés d’Etat, n’enfoncent le clou par une autre formule, tout aussi désabusée : « Guo jin, min tui » - « l’Etat progresse, le privé recule ».

Gao Peiyong de l’Académie des Sciences Sociales, insiste sur l’urgence d’améliorer le revenu moyen et les prestations sociales en réduisant les impôts sur les salaires, en augmentant les aides au chômage, en investissant dans l’agriculture, les technologies, les retraites et l’assurance maladie. Le « Jingji guancha bao » cite le « Livre Bleu sur la réforme et le développement » qui indique qu’en 15 ans, les investissements publics dans la santé - en hausse en valeur absolue - ont, en fait, reculé en proportion du PNB et des revenus bruts de l’état.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• À lire dans la même rubrique

A Hong-Kong, l’inflexible priorité à la sécurité nationale a remplacé la souplesse des « Deux systèmes. »

14e ANP : Une page se tourne

La stratégie chinoise de « sécurité globale » face aux réalités de la guerre

Que sera le « Dragon » ?

Brève et brutale crise boursière. Le prix de la défiance