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Le tout est sur fond d’accroissement des échanges commerciaux. Ceux-ci atteignent maintenant près de 50 milliards de $, certes très en dessous de la moyenne de 200 milliards d’échanges avec l’UE, le Japon ou les Etats-Unis, mais en augmentation de 500 % depuis 2000. La visite de Medvedev a notamment donné lieu à la signature d’un contrat d’un milliard de dollars pour la construction d’une usine d’enrichissement de combustible nucléaire.
C’est un fait qu’en ces temps de disette énergétique, dont profite la Russie, l’approvisionnement en pétrole et en gaz de la Chine constitue un puissant facteur de rapprochement obligé entre deux économies complémentaires. Quant au rapprochement stratégique sino-russe contre Washington, qui semble dessiner les prémisses d’un retour à une politique des blocs, il tire son origine non seulement de l’obsession américaine d’une stratégie efficace de prévention des risques missiles, vieille terreur de la guerre froide, mais également de l’opacité des projets de défense chinois et de la résurgence des ambitions russes qui résonnent de manière néfaste dans la mémoire collective de l’Europe orientale, toujours tentée par le parapluie américain.
Il faudra encore de longues années avant que la défense anti-missiles, succédané de la « guerre des étoiles », dont tous les problèmes techniques ne sont pas résolus, soit déployée en Asie du Nord-Est et en Europe. Autant dire que la controverse et les tensions autour de ce projet, qui divise les Européens et que Washington agite comme un chiffon rouge sous le nez de Pékin et de Moscou, ne sont pas prêtes de s’éteindre, à moins que les uns et les autres ne tournent le dos aux méfiances et acceptent de s’asseoir autour d’une table pour en parler.