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La Chine rehausse son rôle dans les finances mondiales

Photo : Le 17 novembre, Shanghai et Pékin lancent une passerelle entre leurs places boursières. A gauche Chow Chung-kong, président de la commission boursière de Hong Kong, à droite Leung Chun-ying, gouverneur de la R.A.S.

Hong Kong et Shanghai « connectés »

Le troisième événement financier d’importance qui vise à dégripper le système monétaire chinois tout en favorisant l’empreinte globale du Yuan, a eu lieu le 17 novembre quand les bourses de Hong Kong et de Shanghai ont établi une connexion directe qui permet aux investisseurs chinois d’acheter directement des titres à Hong Kong et offre pour la première fois aux étrangers un accès au marché boursier de Shanghai dont le potentiel est estimé à près de 4000 Mds de $.

L’accord crée potentiellement la 3e bourse mondiale après le NYSE et le Nasdaq et avant les places de Londres et Tokyo, avec une capitalisation de 5600 Mds de $ et un volume potentiel de transactions quotidiennes dans les deux sens de 3,5 Mds de $ - mais qui seraient plafonnés à 13 Mds de RMB (2 Mds de $) -.

Le montage appelé « connect » est une indication de l’ouverture progressive du système financier chinois. Le 17 novembre, l’autorité monétaire de Hong Kong a symboliquement supprimé la limite des 20 000 Yuan (3200 $) pouvant être achetés par les résidents, tandis que les banques de la R.A.S offraient des « produits » d’investissements directs en Chine, libellés en monnaie chinoise spéculant sur la hausse du RMB.

Selon le milieu des traders, certains résidents de Hong Kong ont converti jusqu’à 2 millions de HK $ (260 000 $) en Yuan. La majorité des transactions boursières s’est effectuée de la R.A.S vers Shanghai. Mais à la longue, estime la BNP, l’ouverture bénéficiera à la place de Hong Kong qui sera la destination d’une majorité d’investissements chinois du long terme. Une incertitude demeure cependant sur le montant des taxes appliquées aux transactions entre la R.A.S et la Chine continentale. A Shanghai les plus values du marché boursier, réalisées par les investisseurs non résidents sont taxées à 10% alors qu’à Hong Kong elles sont exonérées.

La longue route du Yuan vers le statut de « réserve ».

Ouvrir le système financier chinois enfermé dans les rigidités du contrôle des changes et la suprématie des Banques publiques tout en favorisant l’utilisation globale du Yuan, tels sont les objectifs financiers de la direction chinoise. Depuis plusieurs années Pékin a signé nombre d’accords financiers bilatéraux permettant d’utiliser la monnaie chinoise pour les opérations commerciales. Cette tendance s’est accélérée depuis 2009. Aujourd’hui ils sont 28 pays à avoir conclu ces accords, dits de « currency swap ». Les derniers en date étant l’UE (2013), et en 2014, la Suisse, le Qatar, le Canada et le Sri Lanka.

Depuis 2013, le Yuan occupe le 8e rang en valeur des transactions, soit près de 15% du total mondial. La distance qui sépare le Yuan du statut de monnaie de réserve se réduit donc lentement. La Chine remplissait quelques uns des critères définis par les experts, comme la taille de son économie, la stabilité de la croissance, la faiblesse du déficit budgétaire. Il lui manquait cependant d’ouvrir plus largement son marché des capitaux aux investisseurs étrangers. La décision de connecter les bourses de Hong Kong et de Shanghai est un pas modeste dans cette direction. Le quota total des transactions autorisées de la R.A.S vers Shanghai est de 300 Mds de RMB (50 Mds de $) et de 250 Mds de RMB (40 Mds de $) de Shanghai vers Hong Kong.

La prévalence de la Bourse de New-York et du Dollar.

Par comparaison la capitalisation boursière le la bourse de NY est de 16 000 Mds de $ et la valeur moyenne des transactions journalières de 169 Mds de $. La décision chinoise, même modeste, constitue une avancée significative qui renforce la position du RMB sur les marchés mondiaux qui induira une présence renforcée de la monnaie chinoise sur les marchés financiers.

La Deutsche Bank estime qu’en 2014, la valeur des transactions libellées en Yuan augmentera de 6000 Mds de RMB (1000 Mds de $) en hausse de 50% qui représentent 1/5e du commerce chinois global. Il reste que le montant global des réserves de change libélées en Yuan détenues par les banques centrales reste faible au niveau de 3%. En revanche, le dollar s’est maintenu dans un position stable autour de 60%. (WSJ).


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