›› Taiwan
Les autorités taiwanaises ont vivement réagi contre la présentation à Pékin de la “Loi anti-sécession”, dès qu’on en a connu les grandes lignes. Le DPP a présenté la loi comme “un décret de guerre”, le Mainland Affairs Council comme “une tentative perverse de Pékin pour changer unilatéralement le statu quo entre les deux rives”. Le premier ministre Frank Hsieh a parlé de révisions constitutionnelles en représaille et le ministre de la Défense taiwanais voulait préparer l’Armée à “la guerre de rues”.
Washington, pour sa part, a fait savoir que les Etats-Unis considérent la Loi anti-sécession comme malvenue (“unhelpful”) et demandent quelques retouches, ce qui a suffi pour que le porte-parole du Waijiaobu polémique méchamment. Bref, on a rarement vu un texte à peine connu et pas encore publié in extenso déclencher une querelle aussi générale.
En fait, il y a tout lieu de croire que la Loi en question ne contient rien de nouveau : elle ressemblerait plutôt à une confirmation de la politique que la Chine a suivi ces dernières années, tout en réduisant plutôt l’éventualité de l’usage de la force.
Mais l’important n’est pas là (voir notre rubrique Chine-Monde), Le point marqué par Pékin, c’est de s’être doté unilatéralement d’une base légale symétrique du “Taiwan Relations Act” américain de 1979 et affaiblissant l’impact de celui-ci. L’essentiel est là, même si le choix du moment est malencontreux puisque les relations Chine-Taiwan étaient en voie d’amélioration depuis l’échec des indépendantistes taiwanais aux élections législatives de décembre dernier.