›› Taiwan
Le président du parti indépendantiste majoritaire DPP, M. YU Shyi-kun lance ces jours-ci une campagne de « rectification des noms », dont le véritable but est de ranimer, si possible, sa formation affaiblie par la perte de la majorité législative en décembre 2004 et par les scandales financiers plus récents.
L’idée est de réduire les références à la Chine et au prestige ancien de CH’IANG Kai-Shek. Le président CHEN Shui-Bian souhaite, par exemple, voir imprimer des timbres au nom de Taiwan, à la place de République de Chine (RoC, nom officiel de Taiwan). De même, les musées devraient réécrire toutes leurs notices de présentation des chefs-d’œuvre exposés en oubliant les liens de ceux-ci avec leur origine chinoise. Pas facile sans doute, si on pense aux merveilles d’art chinois du Musée National, fondé sur la Collection impériale rassemblée à Taipei en 1949 par... Ch’iang Kai-Shek.
« Dans le futur, a aussi déclaré M. CHEN, nous devrions rectifier les noms de nos entreprises pour renforcer dans le monde l’identification de leur origine ». Ce sera probablement d’abord le cas de certaines entreprises publiques et missions permanentes à l’étranger encore sous l’appellation de « RoC », ou de « China ».
On peut douter de l’enthousiasme des entreprises taiwanaises, dont beaucoup prospèrent sur le Continent. On découvrira aussi, à la réflexion, certains inconvénients, la nécessité de délais, les coûts et les difficultés juridiques de cette manœuvre bureaucratique dont la nécessité est surtout idéologique et politicienne : Le DPP va tenter par ce biais de rassembler ses électeurs et de faire parler de lui en électrisant l’atmoshère, en provoquant Pékin et en manoeuvrant l’opposition KMT-PFP.