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›› Politique intérieure

Le sens caché du procès édulcoré de Bo Xilai

Les embarras politiques du Parti. Entre omerta et désir de justice.

Rarement un procès aura autant embarrassé le Parti, pris entre son désir de modernité transparente et l’obligation vitale d’édulcorer les sorties de route de Bo Xilai qui furent en réalité la quintessence caricaturale des risques pesant sur toute institution dont les membres s’exonèrent de respecter le droit. Les exactions du n°1 de Chongqing étaient très graves. Mais en plus, elles reflétaient à l’excès les pratiques désinvoltes d’une oligarchie s’estimant au-dessus des lois, de plus en plus montrée du doigt par un « désir d’éthique » dont la force s’exprime sur le net et les réseaux sociaux.

L’impossible déballage.

A ce niveau de responsabilités, mettre en toute clarté sur la table de la justice les turpitudes de Dalian et de Chongqing régulièrement commises par Bo Xilai et ses équipes, en premier lieu Wang Lijun, portait le risque inacceptable d’endommager très gravement et durablement l’image du Parti. Dans l’état actuel de la politique chinoise scrutée par une opinion publique de plus en plus rétive, les véritables crimes de Bo Xilai qui renvoient encore à un mode de fonctionnement de certaines strates de l’appareil de pouvoir, ne pouvaient tout simplement par être nommés.

C’est pourquoi rien n’a été révélé du partage des prébendes liés aux projets immobiliers, des aides financières aux industriels, attribuées en échange de commissions, des pressions sur les avocats des suspects et sur les groupes industriels réticents, des passe droits distribués aux alliés, tous étroitement placés sous la coupe du Secrétaire Général et de son clan. Le tout dans une atmosphère générale de chasse aux sorcières, ponctuée par des arrestations massives, la torture de suspects et les procès collectifs fortement médiatisés, tandis que les défenseurs des prévenus étaient harcelés ou eux-mêmes mis en prison.

Surtout l’omerta officielle n’a rien laissé filtrer des graves mises en accusation pour crimes contre l’humanité commis dans le Nord-est de la Chine qui pèsent sur Bo Xilai dans une dizaine de pays occidentaux suite aux dénonciations des adeptes de Falungong réfugiés à l’étranger qui l’accusent d’avoir couvert les tortures et les prélèvements d’organes sur des prisonniers encore vivants.


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