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›› Politique intérieure

Les vœux de Xi Jinping, à sa gloire, au peuple et à la Nation

Note [1]

Alors que, le 28 décembre la « blogueuse » Zhang Zhan a été condamnée à quatre ans de prison pour avoir diffusé sur WeChat l’engorgement catastrophique de l’hôpital central de Wuhan ayant, au déclenchement de l’épidémie en janvier 2020, soulevé la colère des internautes que la blogueuse Fang Fang avait également documenté sans cependant subir les foudres de l’appareil (lire : Les embarras du mensonge et la recherche d’une rédemption. et Le Journal de Fang Fang. Documentaire et brûlot politique.), le Président Xi Jinping a, deux jours plus tard, adressé ses vœux aux Chinois.

Mêlant les images poétiques aux symboles de combats guerriers jalonnant une longue narration de combats victorieux gagnés par l’appareil en 2020, le n°1 du Parti dont c’était le 8e discours de vœux à la Nation, s’exprimait à la télévision d’État quatre jours après l’adoption par l’Assemblée Nationale Populaire d’un amendement renforçant le pouvoir de la Commission Centrale Militaire dont il est le Président.

Au moment où il célébrait avec grandiloquence sa gouvernance et le triomphe du Parti, le nouvel amendement entré en vigueur le 1er janvier 2021 autorise formellement la mobilisation générale de l’APL, non seulement face à des menaces extérieures, mais également pour parer aux troubles internes pouvant affecter la stabilité politique 政治稳定 et les intérêts du développement 发展利益.

L’extension des pouvoirs de la CMC unifie le contrôle de la sécurité intérieure en marginalisant encore un peu plus le premier ministre Li Keqiang et le pouvoir du gouvernement, plaçant formellement les forces de police dans une position subordonnée aux militaires.

Dans ce contexte, le fil conducteur du discours qui n’a pas soufflé mot de la querelle stratégique avec les États-Unis, ni de Taïwan, était la victoire éclatante de la Chine sur le virus symbolisée par le fait que son économie était la seule des grands pays à afficher en 2020 une croissance positive.

Note(s) :

[1C’est Wang Yi, le ministre des AE qui, le 4 janvier a, dans son style habituel très combatif, abordé les sujets des controverses internationales dont la Chine a été le centre au cours 2020. « Nous accueillons nos amis avec hospitalité, mais quand nous sommes attaqués et diffamés nous nous défendons. »

L’accusation de diffamation faisait directement référence aux soupçons propagées par de nombreuses capitales réclamant une enquête indépendante, laissant entendre que le virus pouvait avoir eu pour origine un accident dans un laboratoire de virologie à Wuhan.

Canberra essuya en riposte la rage féroce de Pékin ayant choisi d’en faire un exemple.

Sans aller dans le détail, ni faire la part des contextes très différents, Wang Yi a affirmé que les ripostes de Pékin aux situations à Hong Kong, au Tibet, au Xinjiang et à Taïwan avaient été « rationnelles. »

Plus encore, il a rejeté les accusations de D. Trump de collusion entre Pékin et l’OMS « Nous avons triomphé des attaques lancées injustement contre nous dans les Organisations internationales ».

Une part importante de la déclaration a été consacrée aux États-Unis où, constatant que « certains acceptaient mal la montée en puissance rapide de la Chine », il les a exhortés à « accepter de résoudre les différends par le dialogue plutôt qu’en dressant des obstacles au développement de la Chine. »

Enfin, il a espérè que « la prochaine administration reviendra à une attitude plus subtile permettant de restaurer des relations normales et de redémarrer la coopération, dans un contexte général, où la relation bilatérale est à la croisée des chemins. »

Commentaire de QC.

Le discours qui faisait porter toute la responsabilité des tensions bilatérales sur Washington, augure mal d’un apaisement.

Wang Yi ne faisait en effet que rappeler les points développés par Fu Ying dans un article publiée dans le New-York Times, expliquant que la contestation par Washington des visées de Pékin en mer de Chine du sud reprenait les humiliations infligées aux Chinois par les Occidentaux au XIXe siècle.

La voie la plus sûre vers un apaisement, disait-elle, était d’accepter le fait accompli de la souveraineté de Pékin sur toute la Zone.


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