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›› Politique intérieure

Liberté de culte. Renaissance du verbe révolutionnaire. Lacunes de l’état de droit

Chine - Vatican : Les relations entre Pékin et le Vatican qui renvoient à la situation de politique intérieure et à celle des Catholiques en Chine, viennent d’être marquées par plusieurs échanges acerbes. Ces derniers semblent indiquer qu’après une période où il avait été possible d’imaginer un compromis, sous la forme d’un concordat, les positions respectives de Rome et Pékin se crispent à nouveau.

Le 5 juillet dernier déjà, le Vatican avait adressé aux évêques et prêtres catholiques de Chine une lettre - considérée par le Parti comme une ingérence inacceptable - dans laquelle il soulignait l’importance de la « communion avec le Saint-Père » et leur rôle comme facteur d’unité de l’Eglise.

A la fin novembre, le Vatican dénonçait en des termes particulièrement durs l’ordination, le 21 novembre par l’église officielle chinoise de Monseigneur Guo Jincao, évêque de Chengde, - vue par le Saint-Siège comme « un acte hostile et inacceptable » -, également dénoncée par le Cardinal Joseph Zen de Hong Kong, qui qualifiait les initiatives du Parti « d’illégales et honteuses », suggérant même qu’elles constituaient « une déclaration de guerre contre le Vatican ».

Dans son message de Noël, Benoit XVI insistait à nouveau sur les harcèlements dont sont victimes les prêtres fidèles à Rome, critiquant à la fois les restrictions de la liberté de culte et les pressions exercées par le Parti pour forcer des prêtres fidèles à Rome à assister aux ordinations de l’Eglise officielle chinoise et cautionner le renouvellement de la hiérarchie de l’Eglise contrôlée par le Parti.

Les réactions officielles chinoises à ces critiques sont venues par la voix de Jiang Yu, porte parole officielle du Conseil des Affaires d’Etat, qui - sans plus de précisions - exhortait le Saint-Siège à « prendre des mesures concrètes pour créer les conditions d’un développement des relations entre la Chine et le Vatican ».

Elles ont également été exprimées par Liu Bainian, vice-président de la conférence épiscopale chinoise : « les Catholiques chinois ont le droit d’élire leurs évêques. Le Vatican ne comprend pas la situation de la Chine »

Mais la réponse la plus brutale a été mise en ligne le 22 décembre sur le site officiel de la Commission des Affaires religieuses.

Elle accusait le Saint-Siège d’utiliser la religion à des fins politiques, évoquant des « possibles répercussions sur le développement de l’Eglise catholique en Chine ». Surtout elle exprimait son rejet de toute ingérence extérieure : « les prises de position du Vatican expriment un brutal mépris de la volonté démocratiquement exprimée par l’Eglise catholique de Chine, comme si cette dernière devait solliciter l’approbation d’une organisation étrangère pour élire ses dirigeants ».

Le nombre réel de Catholiques chinois est l’objet de controverses. Le Parti dénombre 23 millions de fidèles à l’Eglise officielle, tandis que les Catholiques d’obédience romaine estiment - chiffre probablement exagéré - qu’ils regroupent 50 millions de pratiquants. Leur nombre serait cependant en augmentation depuis une dizaine années.

Les récentes affaires sont au cœur de la controverse antre Rome et Pékin. L’Eglise considère en effet que la nomination des évêques est une prérogative des autorités ecclésiastiques qui doit échapper aux pouvoirs séculiers. Mais il y a plus. Avec l’existence d’un nombre mal évalué de Catholiques reconnaissant de manière occulte l’autorité du Pape, l’affaire prend l’allure d’une contestation du pouvoir central en Chine.

Les derniers évêques, approuvés à la fois localement en Chine et officiellement au Vatican sont Mgr. PEI Junmin, installé en mai 2006 comme coadjuteur à Shenyang (Liaoning) et Mgr Gan Junqiu nommé évêque du diocèse de Canton en décembre 2006. L’année suivante, la nomination par le Pape du cardinal Zen à Hong Kong avait été très froidement accueillie par Pékin. De même, Mgr Ma Yingli, qui vient d’être nommé à la tête de la Conférence épiscopale de l’Eglise officielle chinoise, nommé évêque en 2006, n’avait pas été reconnu par le Saint-Siège.


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