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›› Notes bio.

Membres du 20e Bureau politique

L’examen détaillé des trajectoires des membres du 20e Bureau Politique révèle plusieurs tendances. La première montre un alignement rigoureux de tous à Xi Jinping qui s’est ingénié à éliminer toute nuance politique du pouvoir central. La deuxième traduit une arrière pensée d’apaisement.

Le sort réservé à Hu Chunhua, de la mouvance politique rivale de la Ligue de la jeunesse, 60 ans en 2023, encore parmi les plus jeunes de l’élite dirigeante avec Li Shulei, Chen Jining et Li Ganjie, tous trois 59 ans, cette année, traduit un calcul visant à tempérer la brutalité normalisatrice de Xi Jinping.

Alors que Hu, émule reconnu de Hu Jintao, membre du 19e BP était encore Vice-premier ministre dans le gouvernement en 2018, à cette époque le plus jeune dirigeant chinois dont tous les observateurs anticipaient qu’il pourrait entrer au Comité Permanent lors du 20e Congrès à l’automne 2022, il a sèchement été écarté du Bureau Politique.

La correction d’apaisement, en réalité une maigre consolation compte-tenu de la vacuité politique du poste, est venue cinq mois plus tard en mars 2023, lors de la réunion de l’ANP. A cette occasion Hu Chunhua a été nommé à la vice-présidence de la Conférence Consultative Politique du Peuple chinois.

La troisième tendance enfin, ajoute à la rigueur de la mise aux normes un souci de qualité et de pragmatisme.

Ces derniers s’expriment d’abord par la nomination de Li Qiang habile politique capable de naviguer entre le radicalisme idéologique de Xi Jinping, l’exigence concrète de la relance économique et l’impératif de rassurer les investisseurs que les récentes embardées d’assainissement des secteurs du numérique et de l’immobilier avaient inquiétés ;

La préoccupation de qualité s’affirme également par la nomination d’une série de responsables à la fois jeunes, dotés d’un solide arrière-plan académique et scientifique et de réelles expériences politiques de terrain.

C’est le cas notamment de Chen Jining, jeune expert, ancien ministre inflexible de l’environnement, formé au Royaume Uni, nommé à la tête de Shanghai ;

De Yin Li, ancien de l’OMS, formé en URSS et à Harvard qui fut vice-ministre de la santé publique nommé n°1 à Pékin ;

De Yuan Jiajun, nommé n°1 à Chongqing, ancien ingénieur de l’aérospatiale responsable du programme de vols habités Shenzhou ;

De Ma Xingrui, venant lui aussi de l’aérospatiale qui fut directeur des vols habités, nommé à la tête de la très sensible province du Xinjiang ;

De Li Ganjie, jeune expert de la sureté nucléaire formé en France, nommé à la tête du Shandong ;

De Li Shulei jeune professeur à l’École Centrale du Parti, fidèle de Xi Jinping, nommé à la tête de la propagande, dont les convictions de souveraineté et la fidélité à Xi Jinping rejoignent celles de Wang Huning.

Enfin, la promotion de ce dernier du 5e au 4e rang du Comité Permanent qui s’ajoute à l’entrée du jeune Li Shulei au 8e rang et de l’inflexible ancien MAE Wang Yi au 15e rang du Bureau Politique, ne laissent aucun doute sur la persistance d’une trajectoire stratégique profil haut.

Elle est marquée par un inflexible souverainisme où l’affirmation de puissance, y compris dans le Détroit de Taïwan et en mer de Chine du sud, voisine avec la résistance aux pressions de Washington et de ses alliés.

Comité permanent.

n° 1 Xi Jinping : 习近平, né en 1954. Président de la République.

Ingénieur chimiste, titulaire d’un diplôme de Qinghua (1975-1979), complété en 1998 par l’étude du Marxisme, Xi Jinping a d’abord connu des débuts politiques laborieux.

Suite à l’exclusion de son père Xi Zhongxun, compagnon historique de Mao, mais classé par lui en 1962 parmi les réactionnaires et ostracisé pendant 16 ans, Xi qui avait tout de même adhéré à la Ligue de la jeunesse communiste à 19 ans, réussit à intégrer le parti en 1974, après neuf refus.

Son entrée au Parti a suivi la longue période de tourments de la révolution culturelle qui, au lieu de le détourner de l’appareil, a conforté son choix révolutionnaire.

En mai 1966, le mouvement chaotique lancé par Mao où les étudiants humilièrent publiquement leurs professeurs (lire la recension du livre de Yang Jisheng : « Renverser ciel et terre » Une plongée saisissante dans la tragédie de la révolution culturelle) avait interrompu ses études secondaires ; des militants forcenés saccagèrent la maison familiale et l’une de ses sœurs Xi Heping, incapable de supporter la pression s’est suicidée. Plus tard, sa propre mère fut elle-même forcée de dénoncer son mari.

En 1969, alors qu’il travaillait aux champs dans le village de Liangjiahe dans le Shaanxi, supportant mal cette vie frustre, toujours marqué par la mort de sa sœur, il s’est évadé. Arrêté par les gardes-rouges et la police armée populaire, il a expérimenté la dure vie des camps de travail maoïstes, employé à creuser des canaux d’irrigation.

Aujourd’hui, bien qu’issu de la mouvance des « fils de princes  », il se soucie d’apparaître proche du peuple dont il a longtemps partagé la vie.

La vie de sa famille et celle de son père s’est normalisée après la mort de Mao en 1976 et la réhabilitation de son père en 1978. En 1982, poussé par les mentors du réseau familial et protégé par le général Geng Biao qui devint ministre de la défense en 1981 et dont il était le secrétaire particulier, il est nommé à 29 ans au poste de n°1 du parti du district Zhendig, dans le Hebei à 200 km au sud de Pékin.

En 1985, à 32 ans, le réformateur Hu Yaobang le nomme au poste de Vice-maire de Xiamen. Dès lors, toute sa carrière locale se développe dans les deux régions du Fujian et du Zhejiang. Comme gouverneur du Fujian, puis du Zhejiang (2000-2002) jusqu’à prendre, à 50 ans, la tête du parti au Zhejiang en 2003.

En 2007, sa carrière nationale s’est accélérée. Après un bref passage à la tête du Shanghai suivant la destitution du n°1 Chen Liangyu contre qui il a lui-même mené l’enquête qui mit à jour ses prévarications, il entrait au comité permanent du BP à 55 ans, en même temps que Li Keqiang.

Cinq ans plus tard, au 18e Congrès de l’automne 2012, il prenait la direction du parti où il se distingue à la fois par son implacable brutalité centralisatrice et sa féroce mis au pas des corrompus.

De la chasse à la corruption jusqu’au renforcement des structures idéologiques du parti, en passant par la mise au pas des errements de la spéculation financière et immobilière et la mise au pas des exorbitantes fortunes des entreprises du numérique, il a imprimé au pays une pratique politique excluant la moindre nuance contraire.

En même temps, il a, sans esprit de recul, rejeté les conseils de prudence consensuelle de Deng Xiaoping dont il a pris le contrepied en 2018, en supprimant la limitation à deux le nombre de mandats présidentiels.

Également à rebours des recommandations de discrétion stratégique de Deng, ses vastes projets des « Nouvelles routes de la soie », lancés en 2013, contournement global tentaculaire de l’influence des États-Unis et de leurs alliés de l’Occident démocratique qu’il défie en menaçant Taïwan et en militarisant les îlots de la mer de Chine du sud, ont cristallisé contre la Chine une nébuleuse de contrefeux.

En fin d’année 2022, après trois années de confinement radical, son style à l’emporte-pièce de la lutte contre l’épidémie de Covid-19 a sérieusement dégradé son image de n°1 infaillible, réélu en octobre 2022 par acclamation pour un troisième mandat à la tête de l’appareil.

Alors que Xi Jinping qui fait face à une défiance occidentale sans précédent, est passé de la fermeture totale à l’origine d’un soubresaut populaire de protestations contre sa personne, à une ouverture brutale sans préparation, ayant libéré une nouvelle et courte flambée épidémique, la qualité même de sa relation avec la société chinoise est fragilisée.

Sa vie privée fut marquée par son divorce en 1982 avec sa première femme Ke Lingling, fille de l’ambassadeur au Royaume Uni et son remariage avec la chanteuse de l’APL Peng Liyuan, neuf années plus jeune que lui en 1987, il avait 35 ans. Les deux ont une fille Xi Mingze, née en 1992 qui fut envoyée sous un nom d’emprunt à Harvard dont elle est diplômée en 2014. Selon certaines sources elle vivrait aujourd’hui aux États-Unis.

Cet épisode exprime la relation ambigüe faite de fascination et de défiance que Xi Jinping entretient avec les États-Unis où il avait lui-même effectué un stage dans l’Iowa en 1985 - il avait 27 ans - pour y étudier les techniques d’agriculture américaines. En février 2012, alors qu’il était encore vice-président, Xi avait effectué une visite nostalgique à Muscatine, 300 km au nord de Saint-Louis. Il y avait rencontré Eleanor Dvorchak qui l’avait hébergé 27 ans plus tôt.

n°2 Li Qiang 李强, né en 1959. 1er ministre.

Membre du Comité Central et du Bureau Politique depuis le 19e Congrès alors au 15e rang protocolaire, Li était le n°1 du Parti à Shanghai, à la suite de Han Zheng. Titulaire d’un MBA d’administration de l’École Centrale du Parti, il a été n°1 à Wenzhou, et, en 2005, membre du Comité Permanent du Zhejiang, sous les ordres de Xi Jinping dont il était le chef de cabinet quand le futur président était à la tête de la province.

En 2011, il fut promu directeur des affaires juridiques, puis, l’année suivante, n°2 de la province. C’est un fidèle. En 2015, il faisait partie de la délégation de Xi Jinping en visite aux États-Unis. En juin 2016, quand plusieurs responsables de la province ont été démis pour corruption, il a été nommé n°1 au Jiangsu où il n’a fait qu’un court passage, avant d’être promu à Shanghai après le 19e Congrès en 2017.

Alors que dans la métropole de la modernité chinoise son étoile avait pâli, abîmée par la rigidité des confinements de la stratégie zéro-covid, sa nomination confirme l’assurance exprimée par Xi Jinping lors de son discours d’ouverture du 20e Congrès.

Au risque d’affaiblir l’économie, le choix de traquer le virus à la moindre alerte avait été décidé « pour protéger la population chinoise, mal vaccinée ».

A Shanghai, Li s’est également fait connaître pour avoir poussé à une plus grande intégration économique de la région du delta du Yangzi et supervisé l’expansion de la zone de libre-échange du centre financier qui abrite l’usine chinoise du constructeur automobile américain Tesla ainsi qu’un grand nombre d’entreprises de semi-conducteurs et de produits technologiques de pointe.

Fidèle parmi les fidèles de Xi Jinping, il n’en est pas moins vrai que son sens des affaires, son pragmatisme anti-bureaucratique et son souci de relancer l’économie en se démarquant de l’idéologie et des rigidités administratives, sont avérés.

Souhaitant garder l’anonymat, un PDG étranger d’une petite entreprise basée à Shanghai raconte que Li avait aidé son entreprise en intervenant lui-même pour lever les obstacles réglementaires inutiles.

n°3 : Zhao Leji 赵乐际, né en 1957. Président du Comité permanent de l’ANP.

Déjà membre du Comité Permanent dont il était le n°6, sa promotion récompense son action anti-corruption à la tête de la Commission Centrale de discipline depuis 2017.

Un des plus jeunes promus au Comité Central en 2002 à 45 ans et membre du Bureau Politique depuis 2012, cet ancien n°1 au Qinghai à seulement 46 ans (2003), diplômé de philosophie de Beida, est lui aussi d’une loyauté sans faille à Xi Jinping qui lui avait valu de prendre la tête de la Commission d’organisation du parti en 2012, poste stratégique de la très opaque gestion des ressources humaines de l’appareil.

Cinq ans plus tard, succédant à Wang Qishan, lui-même élevé au rang de Vice-Président, il est nommé au poste de secrétaire de la Commission d’inspection et de discipline du Parti chargée de la lutte anti-corruption dans le Parti et l’appareil d’État. Depuis mars 2023, il est le nouveau Président du Comité Permanent de l’Assemblée Nationale Populaire.

n°4 : Wang Huning, 王沪宁 né en 1955. Président de la Conférence Consultative du peuple chinois.

Ancien directeur depuis 2002 du Centre de recherches politiques du Comité Central, membre du Bureau Politique depuis 2012, intellectuel formé à Fudan, il a été l’éminence grise des n°1 chinois depuis Jiang Zemin. Fait exceptionnel pour un chercheur, il était depuis 2017 n°5 du régime. Sa promotion au 4e rang confirme son influence.

Idéologue du Parti, ayant étudié aux États-Unis, ce chercheur devenu homme politique est un intellectuel à la pensée complexe qui reconnaît volontiers la nécessité d’une justice indépendante, mais prône pour la Chine un régime autoritaire centralisé en attendant, dit-il, que les esprits soient prêts à accepter la démocratie.

Après avoir formalisé la théorie de «  Trois représentativités 三个代表 » de Jiang Zemin, quadrature du cercle de l’intégration des entrepreneurs proto-capitalistes au sein d’un parti marxiste-léniniste, celle du « développement scientifique d’une société harmonieuse 和谐社会 » de Hu Jintao, il a puisé dans les archives de l’appareil pour remettre à l’honneur la théorie du « socialisme aux caractéristiques chinoises ».

Revisitée au profit de Xi Jinping, épine dorsale des stratégies chinoises depuis 2013, elle est en réalité un souverainisme de rejet des valeurs occidentales.

Ayant étudié le français à Fudan, Wang s’est en partie inspiré des pensées de souverainisme absolu du philosophe français du XVIe siècle Jean Bodin (1530 – 1596).

Dans ses réflexions d’une vaste portée nées durant les guerres de religions qui lui inspirèrent aussi l’impératif de tolérance, Bodin, monarchiste de droit divin, glosait sur « la puissance » à la fois sans partage et « éternelle  » d’un pouvoir absolu ne souffrant aucune contestation. Lire : Wang Hunning, l’architecte « du rêve chinois. » Par Théophile Sourdille. (IRIS).

n°5 : Cai Qi 蔡奇, né en 1955. Directeur du secrétariat général du PCC, chef de cabinet de Xi Jinping.

N°1 à Pékin, membre du Comité Central et du Bureau Politique depuis le 19e Congrès, diplômé de sciences politiques de l’université normale du Fujian, Cai Qi faisait partie de l’entourage de Xi Jinping lors de leur expérience commune au Fujian à la fin des années 90 et à Hangzhou au Zhejiang de 2003 à 2007.

En 2014, deux années après son arrivée à la tête du parti, Xi Jinping l’avait appelé à Pékin pour en faire le n°2 de la Commission Nationale de Sécurité́ du Comité Central.

Deux ans plus tard, il était nommé vice-Maire de Pékin, puis après un bref passage au poste de Maire, il était promu n°1 du Parti de la capitale, fonction qu’il a tenue jusqu’en mars 2023.

Rares sont les fonctionnaires pouvant se targuer d’une promotion aussi rapide. En cinq années, il a gravi les échelons de l’appareil, du 25e et dernier rang du Bureau Politique en 2017, à la 5e place protocolaire en 2022.

Nul doute qu’il doit cette ascension fulgurante à son indéfectible loyauté à Xi Jinping dont il est de facto devenu le Chef de cabinet (Directeur du Bureau du Secrétaire Général), poste qu’il cumule avec celui stratégique de Directeur du secrétariat général du PCC (中办) sous la coupe directe du Comité Central. A ce titre, il est en charge des opérations courantes du BP et de la sélection des cadres.

n°6 : Ding Xuexiang, 丁 薛 祥, né en 1962. 1er Vice-premier ministre, chargé de Hong Kong et Macao.

Shanghaïen, membre depuis 2017 du Comité Central, Ding, l’un des plus jeunes et probablement l’un des plus consciencieux apparatchiks du régime, faisait partie de l’administration de la municipalité de Shanghai où il était chef de cabinet en 2006, lors de l’éphémère passage de Xi Jinping chargé de l’enquête sur la corruption Chen Liangyu. L’année suivante, il était promu à la tête de la Commission des Affaires légales et juridiques de la municipalité.

De 2013 à 2017, il était l’adjoint de Li Zhanshu au secrétariat du Comité Central et un des plus proches collaborateurs de Xi Jinping. Quand en 2017, Li Zhanshu a pris la tête de l’ANP, il l’a remplacé à la direction du secrétariat du Comité Central, cheville ouvrière administrative du Parti. Depuis 2017, il était déjà n°8 du Bureau Politique.

Sa promotion au Comité permanent récompense sa loyauté et son assiduité. Depuis mars 2023, il est à la tête du « Groupe dirigeant » en charge de Hong Kong et de Macao.

n°7 : Li Xi 李 希, né en 1956. Président de la Commission Centrale de discipline.

Membre du Comité Central depuis 2012, gouverneur par intérim du Liaoning, puis n°1 de la province de 2014 à 2017, Li est un proche de Xi Jinping depuis qu’il était membre du Comité Permanent de Yan’an au Shaanxi de 2006 à 2011. Durant le bref passage de Xi Jinping à Shanghai en 2007, le futur Président l’avait convié à visiter la métropole de l’Est à la tête d’une délégation du Shaanxi.

Après quoi, en 2011, Li Xi fut affecté à Shanghai à la direction du département de l’Organisation du Parti. Deux ans plus tard, en 2013, il était promu n°2 à Shanghai, avant d’être nommé l’année suivant au Liaoning.

Promu au Bureau Politique par le 19e Congrès, il avait été aussitôt placé à la tête de la province du Guangdong, à la suite de Hu Chunhua aujourd’hui, chassé de la tête du régime. Il remplace Zhao Leji à la tête de la Commission Centrale de discipline de l’appareil.

Autres membres du Bureau Politique.

n°8 : Li Shulei, 李书磊, né en 1964. Président de la Commission de la propagande.

Li est un brillant et très précoce intellectuel, docteur en littérature chinoise moderne à 24 ans et professeur à l’École Centrale du parti à 37 ans où il a exercé de 2001 à 2008, sous les ordres de Xi Jinping.

Ces années furent entrecoupées de stages en Mongolie, au Hebei et au Shaanxi où il a brièvement été associé aux fonctions de n°2 du parti dans des municipalités de second rang.

Cinq ans plus tard, on le retrouve à la tête de la propagande du Fujian, puis au poste de vice-président de la Commission Centrale de discipline de la province. De 2020 à 2022, il est à nouveau à l’École centrale du Parti avec les fonctions de Vice-Président.

Un des trois benjamins du BP avec Li Ganjie et Zhang Guoqing, un des très proches conseillers de Xi Jinping, théoricien du rejet virulent des valeurs occidentales, il est aujourd’hui à la tête de la propagande de l’appareil.

En amont du 20e Congrès de 2022, le Président lui avait confié le soin de consolider sa position centrale dans le Parti et son image de « Guide du Peuple ». L’objectif pour Xi est de préparer le terrain pour sa désignation comme « Président 主席 du Parti » en 2027 qui élèverait son statut au-dessus de celui de « secrétaire 秘书 ».

n°9 : Shi Taifeng, 石泰峰, né en 1956. Vice-Président du CP de la 14e CCPC.

Comparé aux plus jeunes comme l’idéologue Li Shulei ou l’administratif Ding Xuexiang, Shi originaire du Shanxi, est un vétéran d’expérience.

Sa carrière s’est partagée entre de l’École Centrale du Parti où il a rencontré Xi Jinping dont il était le n°2 et les postes de terrain à la tête de la ville de Suzhou et des provinces de Jiangsu comme gouverneur, et du Ningxia et de Mongolie Intérieure comme n°1 du Parti.

Juriste, diplômé de l’Université de Pékin, dans les mêmes classes que Li Keqiang, Shi est un spécialiste reconnu du Droit, arrière-plan de sa fonction de Secrétaire du parti et de sa promotion comme président l’Académie des Sciences Sociales en 2022.

Ses expériences à la tête de deux provinces autonomes l’ont aussi qualifié pour prendre la tête du « Département du Front Uni ».

Structure de réseaux d’influence et de propagande politique le « Front Uni » supervise les huit partis non communistes, la Conférence consultative du Peuple chinois, l’association des « Haigui 海归 » de retour de l’étranger et une longue liste de fédérations professionnelles et d’associations ayant des liens avec les Chinois d’Outre-mer qui, comme les Instituts Confucius font la promotion de la culture et des intérêts chinois à l’étranger.

n°10 : Li Hongzhong 李鸿忠, né en 1956. Vice-Président du Comité Permanent de l’ANP.

Comme Shi Taifeng, Li Hongzhang est un vétéran de la politique et un fidèle de Xi Jinping. Déjà membre du 19e Bureau Politique, ancien vice-ministre de l’Industrie électronique (1985-1987), il fut n°1 à Shenzhen de 2005 à 2007, gouverneur, puis n°1 au Hubei (2007 à 2016) avant d’être nommé en 2016 Secrétaire Général du Parti à Tianjin en remplacement de Huang Xingguo démis de son poste pour corruption. Son poste à la tête du Hubei a été marqué par des scandales, au point que sa longévité politique étonne.

En juin 2009, une enquête de l’Académie des Sciences Sociales avait considéré que les émeutes de Shishou 200 km au sud-est de Yichang sur le Yangzi protestant après la mort non élucidée d’un cuisinier avaient été les plus sérieuses manifestations de rues depuis 1949. En 2010, le Quotidien du peuple demanda sa démission pour n’avoir pas soutenu la pédicure Deng Yujiao qui avait tué un client qui tentait de la violer.

Le 1er Juin 2015, le naufrage du ferry Dongfang Zhixing sur le Changjiang à Jianli causa la mort de 442 passagers. A l’époque le Comité Permanent du BP avait sévèrement censuré les médias exigeant des journalistes qu’ils se concentrent sur les « éléments positifs », et se soucient de la « stabilité sociale » que des enquêtes trop « poussées » risquaient de remettre en cause. Se conformant à cette occultation, l’enquête conclut que l’accident avait été causé par une forte tempête. En même temps, elle suggéra de traduire 43 responsables en justice. Là encore, Li ne fut pas inquiété.

n°11 : Yin Li, 尹力, né en 1962. n°1 du Parti à Pékin.

Originaire du Shandong et formé à la santé publique en URSS et à Harvard (2002-2003), Yin, qui fut chercheur au centre de recherches du Conseil d’État, est l’un des responsables chinois de la santé publique ayant une expérience extraordinairement éclectique, en Chine et dans les instances internationales.

Il a en effet occupé des postes à l’OMS (2004) et dans la santé publique en Chine où il fut vice-ministre de la santé (2008) avant d’être placé à la tête du contrôle de la sécurité alimentaire (2012). En 2013, il prenait la vice-direction de la toute nouvelle Commission de santé publique et du planning familial.

Deux ans plus tard, en 2015, à 53 ans, sa carrière a basculé vers la politique. Alors qu’il n’avait aucune expérience de haut niveau de l’administration provinciale, il était nommé gouverneur du Sichuan, pour succéder à Wei Hong mis en examen pour corruption.

En 2020 enfin, il prenait la Direction politique du Fujian, comme n°1 du Parti, poste qu’il a occupé jusqu’au 20e Congrès. Depuis, il est le n°1 du Parti à Pékin et successeur de Cai Qi.

n° 12 : Chen Min’er 陈敏尔, né en 1960. n°1 du Parti à Tianjin.

Originaire du Zhejiang, Chen, actuel n°1 à Chongqing, depuis la brutale destitution de Sun Zhencai, condamné à la prison à vie en 2018, est un des plus proches protégés de Xi Jinping. Lire notre article : 19e Congrès : Qui est Chen Miner?.

Avant cette affectation, il avait connu Xi Jinping quand il servait à la tête de la propagande du Zhejiang, avant d’en être nommé vice-gouverneur en 2012. A partir de 2012, grâce à Xi Jinping, il entre au Comité Central et sa carrière s’accélère. Muté à la province pauvre et excentrée, mais riche en minerais du Guizhou, il en devient le n°2 politique et le gouverneur de 2012 à 2015.

En 2015, il prend la tête de la province comme secrétaire général du parti. A cette date, il avait 55 ans et devint le 3e responsable de province le plus jeune du pays derrière Sun Zhengcai et Hu Chunhua (n°1 à Canton) qui, à l’époque, avaient tous deux 52 ans.

Durant son mandat au Guizhou (2015 – 2017), Chen s’est appliqué à chevaucher le vent de la moralité et de la probité en appliquant à la lettre le slogan des « Trois rigueurs et des Trois honnêtetés 三严 三 实 », véritable guide de moralité du comportement et d’exigence professionnelle du fonctionnaire exemplaire dans la droite ligne de bataille des Xi Jinping contre la corruption.

De 2017 à 2022, il est catapulté à la tête de la municipalité autonome de Chongqing après la dramatique destitution pour corruption de Sun Zhengcai condamné le 8 mai 2018 à la prison à vie. Lire : L’élimination « à vie » de Sun Zhengcai.

n°13 He Lifeng 何立峰, né en 1955. Vice-premier ministre.

Originaire du Fujian, He, un des plus âgés du BP avec Cai Qi et Wang Huning, fut de 2017 à 2022 à la tête, avec rang de ministre, de la Commission Nationale pour la Réforme et Développement, cœur politique de la modernisation contrôlée du système économique.

Exemple des membres seniors de l’appareil formés par le système des cours parallèles, il a obtenu un doctorat en sciences économiques à l’Université de Xiamen, en 1998 à 43 ans, alors qu’il était en même temps gouverneur puis n°1 à Quanzhou, ville préfecture du Fujian, de plus de 8 millions d’habitants.

Depuis, il est résolument engagé en politique à la tête, comme n°1 du Parti à Fuzhou en 2000 puis à Xiamen en 2005. En même temps, il s’est affirmé comme un des spécialistes reconnus de l’économie et de la finance au sein de l’appareil.

Encore plus que Cai Qi, Chen Min’er, Li Hong Zhang, Liu Qi ou Li Shulei, He Lifeng, auréolé de qualifications universitaires de haut niveau obtenues alors qu’il était en charge de Quanzhou, est l’un des plus proches confidents de Xi Jinping.

Les deux, alors âgés de 30 et 32 ans, nouèrent des liens d’amitié quand, en 1985, le futur Président fut nommé vice-maire de Xiamen, patrie de He qui lui fit découvrir la ville. En 1987, il était l’un des invités au deuxième mariage de Xi Jinping avec Peng Liyuan.

En janvier 2019, il avait rédigé un essai aligné sur la pensée politique de Xi jinping soulignant les priorités de développement, axées sur l’urgence de protéger l’indépendance des chaînes d’approvisionnement, notamment celles de hautes-technologies comme les microprocesseurs, contre les risques de rupture.

Mais son approche socio-économique, reste marquée par l’exigence de réduire les inégalités : « Nous devons constamment créer et accumuler de la richesse sociale et, en même temps, empêcher la polarisation de la société en mettant activement en œuvre des politiques visant à promouvoir la prospérité commune ».

n°14 : Chen Wenqing, 陈文清, né en 1960. Secrétaire Général de la Commission des Affaires légales.

Originaire du district minier de Renshou, 120 km au sud de Chengdu dans le Sichuan, Chen est un vétéran du système de renseignement et de l’appareil de sécurité.

Il est aujourd’hui un des points d’appui essentiels du président Xi Jinping. Sorti du rang, il s’est hissé à la tête du système de sécurité chinois par une carrière exemplaire mêlant l’expérience de terrain et des postes de haut niveau dans les administrations provinciale et centrale, au milieu des crises provoquées par la lutte contre la corruption menée par Xi Jinping.

Ces dernières années, preuve de la confiance qu’il inspire en haut lieu, il a été chargé de missions de liaison internationales liées à la sécurité des projets des « Nouvelles routes de la soie ».

Fils d’un officier de police du district, diplômé de droit et de sciences politiques de l’Université de Chongqing à 24 ans, il a, comme He Lifeng, complété sa formation par le système des cours parallèles de formation permanente des séniors à l’âge de 35 ans, alors qu’il était déjà n°2 de l’appareil de sécurité du Sichuan, directement sous contrôle de la sécurité d’État.

Commencée sur les traces de son père comme simple policier, la trajectoire de Chen dans la sécurité d’État qui évoluait d’un poste de n°2 à l’autre, dans des districts de la préfecture de Leshan, non loin des origines de sa famille, s’accéléra le 8 novembre 1988, il avait 28 ans.

Alors qu’il était n°2 de la sécurité du district de Wutongqiao sur la rivière Min, 20 km au sud de Leshan, son action personnelle courageuse et déterminante permit de maîtriser deux forcenés en fuite, déserteurs de la police armée populaire du Hubei. Deux années plus tard, il était nommé n°2 de la sécurité de la préfecture de Leshan, avant d’en prendre la direction en 1992, à l’âge de 32 ans. En 1996, il était n°2 de la Sécurité d’État de la province du Sichuan.

En 1998 à 38 ans, il entrait en politique comme n°2 du Parti du Sichuan, avant d’être nommé en 2002, à 42 ans procureur général de la province. Dès lors, sa réputation de spécialiste de la sécurité et des Affaires légales accéléra encore sa carrière politique.

En 2006, il cumulait les postes de n°2 politique du Fujian et de Président de la Commission de discipline de la province. De janvier 2012 à avril 2013, il fut investi de la responsabilité de Commissaire Politique du « Théâtre opérationnel de l’Est » face à Taïwan, avant d’être désigné à Pékin comme n°2 de la Commission Centrale de discipline du Parti, autour de l’exigence de lutter contre la corruption.
Après 2015, la carrière de Chen télescopa les luttes de pouvoir entre XI Jinping et ses détracteurs, confondues avec la chasse aux corrompus.

Après l’élimination brutale de Zhou Yongkang, ministre de la sécurité d’État, condamné à la prison à vie en 2015, la destitution la même année, à son initiative, de Ma Jian son camarade d’Université à Chongqing, ancien chef du contre-espionnage chinois, condamné à perpétuité, et une enquête contre Geng Huichang son prédécesseur direct à la sécurité d’État, accusé de corruption puis blanchi, Chen était nommé ministre de la sécurité d’État en 2016.

Début 2018, au milieu d’une féroce lutte d’influence avec Meng Jianzhu, lui-même ministre de la sécurité publique de 2007 à 2012, puis président de la commission des affaires juridiques eu Parti, il a été investi de la responsabilité de superviser la sécurité des projets des Nouvelles routes de la soie.

Dans ce contexte, il a rencontré les responsables du renseignement et de la sécurité du Vietnam, d’Arabie Saoudite, du Pakistan, d’Espagne, d’Allemagne et de Turquie.

En 2020, Chen a présidé une réunion de son ministère pour définir les conditions de la mise en œuvre de la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. Après le retrait américain d’Afghanistan à l’été 2021, il a à plusieurs reprises rencontré le ministre de l’Intérieur taliban par intérim Sirajuddin Haqqani à Kaboul, alors que la Chine augmentait son soutien aux services de renseignement de Kaboul.

Chen a ensuite participé à un sommet organisé par le Général Laiz Hameed, chef des renseignements pakistanais, avec des hauts responsables du renseignement russe, iranien et tadjik, pour explorer les risques de sécurité liés à la situation en Afghanistan, avec au cœur de ses préoccupations, les risques de métastases islamistes radicales au Xinjiang.

n°15 : Wang Yi 王毅, né en 1953. Ancien MAE. Directeur du Bureau Central des Affaires étrangères du Parti.

En entrant au Bureau Politique, une année après l’ancienne jurisprudence de l’appareil qui imposait un départ à la retraite à 68 ans, Wang Yi, le MAE diplomate de carrière, diplômé de Japonais, dont le premier poste fut secrétaire d’ambassade à Tokyo de 1989 à 1994, est récompensé pour sa loyauté à Xi Jinping qui, en 2013, accéléra le changement de ton du ministère des Affaires étrangères, commencé par Yang Jieshi, son prédécesseur au ministère et au Bureau Politique.

Sous ses ordres le réseau diplomatique chinois est animé d’ambassadeurs pugnaces qui réfutent pied à pied les critiques contre la Chine, sur le viol du droit de propriété, des droits de l’homme ou les mauvais traitements infligés aux Ouïghour.

Bon connaisseur des États-Unis, où il a effectué un stage d’une année à Washington à l’Université Georgetown de 1997 à 1998, Wang Yi est aussi titulaire d’un Doctorat de relations internationales obtenu à l’Université des Affaires étrangères de Pékin. En 2001, à 48 ans, il est promu le plus jeune vice-ministre de l’histoire de la RPC.

En mars 2013, à 54 ans, après un poste d’ambassadeur à Tokyo de 2004 à 2007 et un passage à la tête du Bureau des Affaires Taïwanaises de 2008 à 2013, Wang a, quatre mois après l’accession de Xi Jinping à la tête du Parti, été nommé Ministre des AE, lors de la réunion annuelle de l’ANP.

Ses premières actions internationales furent des visites officielles en Israël et en Palestine en décembre 2013 en appui de l’accord sur le nucléaire avec Téhéran et d’un plan de paix pour la Syrie. Vu par le New-York Times comme un diplomate toujours tiré à quatre épingles, globe-trotter infatigable et promoteur inlassable de la vision globale du « rêve de puissance  » de Xi Jinping, il s’efforce de tenir à distance les pressions américaines, en recherchant l’appui d’une vaste nébuleuse de pays en développement et émergents, souvent animés par un fond de rancunes à l’égard de l’Occident.

Lors de la réunion au sommet du G.20 à Bali à la mi-novembre 2022, il a présenté à son homologue américain Antony Blinken une liste de quatre attitudes à corriger par Washington : « 1) Sa grave sinophobie ; 2) Ses critiques des choix de politique intérieure des Chinois ; 3) Sa mentalité de “guerre froide“ visant à susciter des alliances antichinoises ; 4) Ses ambiguïtés à l’égard de Taïwan à la fois reconnaissant “la politique d’une seule Chine“ tout en envoyant à l’Île des messages encourageant sa prise de distance avec le Continent. »

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Wang a largement évité l’Europe où Pékin est considéré comme un ami de Moscou et où la côte d’approbation de la Chine, déjà en baisse a encore chuté. Sur les tensions Chine-Europe lire : Chine – Europe. Symbole d’un risque de dislocation globale, l’horizon de l’accord sur les investissements s’obscurcit.

n°16 : Chen Jining 陈吉宁, né en 1959. n°1 du Parti à Shanghai.

Originaire du Liaoning, cœur industriel du nord de la Chine, Chen qui, après le 20e Congrès, a pris la succession de Li Qiang aux commandes du Parti à Shanghai, après avoir dirigé la municipalité de Pékin depuis 2017, est un exemple des intellectuels académiques, en partie formés à l’étranger, le plus souvent aux États-Unis ou au Royaume Uni, plus rarement en France recrutés par le Parti et descendus dans l’arène politique.

Dès 1986, à 22 ans il est diplômé de sciences de l’environnement de l’Université Qinghua, dont il deviendra le Président en 2012, avant d’être recruté pour être le plus jeune membre du cabinet du premier ministre Li Keqiang, en 2015.

Auparavant il avait complété sa formation académique au Royaume Uni par un Doctorat à l’Imperial College de Londres en 1993 suivi par un long séjour de cinq années de chercheur associé dans sa spécialité de sciences appliquées de l’environnement.

De 2015 à 2022, avant son affectation à la tête du Parti à Shanghai, il a été ministre de l’environnement (2015-2017) et maire de Pékin (2017-2022). Son entrée au Bureau Politique aux côtés des vétérans, exprime la volonté du pouvoir de recruter une classe politique plus jeune possédant un haut niveau d’expertise. Durant son mandat de ministre de l’environnement il était le plus jeune ministre du gouvernement Li Kiqiang.

n°17 : Huang Kunming, 黄坤明, né en 1956. n°1 du Parti à Canton.

Originaire du Fujian, Huang, déjà membre du BP depuis 2017, fut d’abord militaire, engagé à 18 ans en 1974, deux années avant la fin de la révolution culturelle. Entré au parti en 1976 à 20 ans, il a d’abord suivi des cours à l’Université Nationale du Fujian avant d’être affecté dans des postes administratifs au Fujian, puis comme maire de Huzhou au Zhejiang où il a fait la connaissance de Xi Jinping.

Comme plusieurs autres de ses collègues du BP, il a bénéficié du système de formation des cadres séniors, obtenant après trois ans d’études, à l’âge de 49 ans, un doctorat de gestion à Qinghua. Simultanément, de 2007 à 2010, il était directeur de la propagande de la province du Zhejiang, dont il a pris la tête en 2010 jusqu’en 2013, assurant également la direction de l’École Centrale du Parti de la province.

En 2017, au 19e Congrès, il est nommé Président de la commission de la propagande du Comité Central après en avoir été le vice-Président. Peu après, il a pris la tête de la lutte contre la pornographie en ligne dont l’action croise aussi celle de la censure et de la chasse aux « publications illégales. » Cinq ans plus tard, il était nommé Secrétaire Général du Parti à Canton.

n° 18 : Yuan Jiajun, 袁家军, né en 1962. n°1 du Parti à Chongqing.

Né en 1962 dans la province du Jilin, membre du Comité Central depuis le 2017 Yuan Jiajun est l’actuel n°1 à Chongqing nommé par le 20e Congrès, après avoir tenu le poste de n°1 au Zhejiang de 2020 à 2022. Ingénieur de l’aérospatiale en partie formé au Centre aérospatial allemand de Cologne, il avait été nommé en avril 2000 à la tête du programme de vols habités « Shenzhou », dont il était le n°2 depuis 1995.

Ayant étudié à l’Académie Chinoise des technologies de l’espace, il fait partie de l’équipe du programme spatial chinois dont Xi Jinping s’est rapproché parce qu’il estimait que ses membres étaient exempts de l’influence politique des faction rivales, rompus à l’action concrète et capables de prendre des décisions impopulaires.

Compte tenu de l’extrême densité de la feuille de route que l’appareil lui avait donnée au Zhejiang son départ vers Chongqing après seulement deux années étonne. Lire notre article : Au Zhejiang, la pensée marxiste de Xi Jinping tente la mise aux normes du marché à l’aune des « caractéristiques socialistes ».

n° 19 : Li Ganjie, 李干杰, né en 1964. n° 1 du Parti au Shandong.

Natif du Hunan, Li, benjamin du BP avec Zhang Guoqing, est un des jeunes experts en partie formés à l’étranger recrutés par l’appareil au milieu des années quatre-vingt. Actuellement à la tête du Shandong, il est aussi un expert de l’environnement comme Chen Jinning, avec la spécialité, approfondie en France de 1991 à 1993, dans le domaine de la sûreté nucléaire.

Après un passage à l’ambassade de Chine à Paris en 1999, sa riche expérience professionnelle va de la Direction de la Sureté nucléaire en 2006 à 42 ans, à celle de gouverneur du Shandong (depuis 2021 avant d’y prendre le poste de n°1 en 2022), en passant celui de n°2 au Hebei et de ministre de l’environnement à la suite de Chen Jining en 2017 à 53 ans.

n°20 : Zhang Guoqing, 张国清, né 1964. Vice-premier ministre.

Originaire du Henan, Zhang, jeune ingénieur électricien diplômé de l’université de Changchun en 1985 à 21 ans et Docteur en économie de Qinghua, vient du complexe militaro-industriel, par un passage à la tête de NORINCO où il a été chef de projet puis PDG en 2004 à 44 ans.

Auparavant, il avait été représentant du géant de l’armement chinois, au Moyen-Orient, y compris par un passage au bureau du groupe à Téhéran. Alors que l’essentiel de sa carrière s’était jusqu’alors déroulée au cœur de l’industrie d’armement et de ses antennes à l’étranger, elle bascula en politique en 2013, quand, à 49 ans, il fut nommé n°2 et Président de l’École Centrale du Parti à Chongqing.

En 2017, il était nommé n°2 à Tianjin, prélude à sa promotion à la tête du Liaoning en 2020. Avec les autres jeunes experts parachutés en politique comme Li Ganjie, Ma Xingrui ou Yuan Jiajun, Zhang fait partie de la mouvance de la 6e génération de dirigeants chinois dont la maîtrise et la réputation se sont d’abord affirmées hors du champ politique.

n°21 Liu Guozhong 刘 国 中, né en 1962. Vice-premier ministre.

Originaire du Heilongjiang, titulaire d’un diplôme d’ingénieur métallurgiste de l’Institut de technologie de Harbin, Liu a étudié la résistance des matériaux pour l’artillerie missile.

Entré au Parti en 1986 à 24 ans, il a, après quelques années passées au poste de n°2 du centre de recherche du gouvernement du Heilongjiang, obtenu son premier poste politique comme gouverneur du Heilongjiang en 2011.

Après un détour au Sichuan, comme n°2 du Parti du syndicat officiel des travailleurs contrôlé par l’appareil, il a été nommé Gouverneur du Jilin en 2016 et du Shaanxi en 2020. En 2021 il a été promu n°1 du Parti au Shaanxi.

n°22 Ma Xingrui 马兴瑞, né en 1959. n°1 du Parti au Xinjiang.

Avec Zhong Hongwen, ancien n°2 de la CASIC devenu vice-gouverneur de l’Anhui en 2020, et Yuan Jiajun, ancien directeur des vols habité chinois devenu n°1 du Zhejiang, puis à Chongqing, Ma Xingrui, originaire du Heilongjiang, nommé en 2021 à la tête du Xinjiang fait, partie de la mouvance des ingénieurs de l’aérospatiale recrutés par Xi Jinping devenus hommes politiques et promus à la tête de provinces.

Avant d’être affecté à la province très sensible du Xinjiang, dans le but évident d’adoucir la répression brutale menée par son prédécesseur Chen Quanguo depuis 2016, Ma avait été Vice-ministre de l’Industrie des technologies de l’information, puis Président de la Commission des Affaires Légales de Shenzhen et Gouverneur de la province de Canton. Lire notre article : Au Xinjiang, Chen Quanguo laisse la place à l’ancien ingénieur missiles devenu homme politique, Ma Xingrui.

n°23 : Zhang Youxia 张又侠, né en 1950. 1er Vice-Président de la Commission militaire centrale.

Originaire de Pékin avec des racines familiales dans le Shaanxi, Zhang est un officier général de l’Armée de Terre, premier vice-président de la Commission Militaire Centrale, entré au Bureau Politique en 2017 alors qu’il était un des responsables du programme spatial habité.

Durant la guerre civile contre les Japonais, son père Zhang Zongxun avait été camarade de combat du père de Xi Jinping, Xi Zhongxun. Ayant commandé la région militaire de Shenyang, Zhang est un des généraux chinois ayant, dans sa jeunesse, eu l’expérience du feu contre le Vietnam en 1979 et en 1984, d’abord comme Commandant de compagnie puis Commandant de régiment.

L’expérience au combat de Zhang, sa loyauté sans faille à l’égard de Xi Jinping, ses
liens familiaux avec lui, sont probablement les principales raisons de sa reconduction au Bureau Politique, quatre années après l’âge de la retraite traditionnelle de 68 ans, que Xi Jinping (69 ans depuis juin 2022), a lui-même dépassé.

Dans l’histoire de l’APL, le seul haut responsable militaire ayant à ce point transgressé les règles de mise à la retraite, fut l’Amiral Liu Huaqing, décédé en 2011 à 95 ans qui resta à la tête des forces navales jusqu’à l’âge de 79 ans. Expert des technologies navales, dernier militaire de l’histoire membre du Comité Permanent du BP jusqu’en 1997, il fut le créateur de la marine chinoise moderne dotée d’un important budget qui permit sa modernisation rapide, y compris par des achats sur étagère en Occident et en Russie.

n°24 : He Weidong, 何卫东, né en 1957. 2e Vice-président de la Commission militaire centrale.

Originaire du Fujian, He, deuxième vice-président de la Commission Militaire Centrale, est un officier général de l’Armée de Terre ayant commandé le Théâtre opérationnel de l’Est face à Taïwan de 2019 à 2022. Diplômé de l’École de cadres de Nankin et de l’Université de la Défense Nationale en 2001, il a été à la tête de la garnison de Shanghai en 2014 et en 2016 des forces terrestres du Théâtre Ouest.

Nouveau venu à la Commission Militaire Centrale, sa promotion directe comme 2e Vice-Président avant les anciens de la Commission comme Li Shangfu, Miao Hua et Zhang Shengmin, est une surprise.

He doit cette promotion accélérée à sa proximité avec Xi Jinping datant du temps où il était en garnison à Xiamen, au début des années 2000, quand le futur président y était n°2 du Parti et Gouverneur du Fujian.


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