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›› Editorial

Chine, Russie, Etats-Unis : Une ambiance de guerre froide

Les deux puissances continentales de l’Eurasie se rapprochent pour faire pièce à la puissance maritime américaine.

Depuis quelques temps, alors que la peste terroriste de l’Islam radical prend le monde en écharpe, Washington, Pékin et Moscou semblent replonger dans la guerre froide, en Europe, au Moyen Orient et en Asie.

Dans l’Orient Extrême, comme en écho à la grande parade militaire russe boycottée par les Occidentaux mais à laquelle assistait Xi Jinping, montent des « bruits de ferraille » autour des crispations de souveraineté en Mer de Chine du sud dont Pékin fait à la fois un enjeu nationaliste et le point focal de son défi stratégique aux États-Unis.

Dans le même temps, Tokyo et Washington tournent progressivement le dos à la constitution pacifique de l’archipel. Soulevant les réprobations de Pékin, de Séoul et d’au moins la moitié des Japonais, ils tracent des perspectives inquiétantes d’où il n’est plus possible d’exclure un dérapage militaire autour des revendications territoriales arc-boutées dans les mers qui bordent la Chine à l’Est et au Sud-est.

A ce tableau déjà inquiétant s’ajoute la stratégie anti-américaine de Vladimir Poutine qui, en appui de celle de Xi Jinping et de la Direction politique chinoise, déporte les tensions en Méditerranée.

Organisant des exercices navals sino-russes sous le nez de la 6e flotte américaine, répliques de celles de la Chine et de la Russie dont les flottes se retrouvent depuis quelques années régulièrement en mer Jaune, Pékin et Moscou ripostent ainsi aux manœuvres très répétitives et insistantes de l’OTAN aux abords de la Russie et à celles de l’US Navy dans le Pacifique occidental avec le Japon, la Corée du Sud et les Philippines et, - irritant de première grandeur pour Pékin -, plus récemment avec le Vietnam.

Le 6e exercice naval et dernier en date entre entre l’US Navy et la marine vietnamienne a eu lieu en avril 2015 au large de Da Nang. Y participaient du côté américain le destroyer lance missiles Fitzgerald et le bâtiment de surveillance Fort Worth. Le commandant en second de cette force était le Capitaine de Vaisseau Le Ba Hung, d’origine vietnamienne.

Pour couronner le tout, alors que la Chine et la Russie se sont assez souvent opposées aux stratégies de Washington et des Occidentaux sur la question iranienne et contre les projets de boucliers anti-missiles en Asie du nord-est et en Europe, Moscou a récemment renoué avec la geste du vieux défi nucléaire militaire à Washington en organisant le survol de la base américaine de Guam par des bombardiers stratégiques T.95. Coup de pied de l’âne, leur ravitaillement en vol était assuré par des Iliouchine 78 temporairement basés à Cam Ranh, ancienne base navale emblématique du long, douloureux et inutile engagement militaire américain au Vietnam.

Dernier avatar de ces gesticulations militaires où les provocations se répondent les unes aux autres, Moscou avait invité à la parade de la victoire sur l’Allemagne nazie – mais l’initiative a finalement avorté -, le très paranoïaque Kim Jong Un, petit fils de Kim Il Song, carte sauvage de la sécurité de l’Asie du Nord-est qui, tout en se livrant à des purges compulsives et meurtrières de la haute direction de son régime, vient de tester un missile balistique tiré à partir d’un sous-marin, soulevant la perplexité inquiète de tous les voisins, y compris chinois.


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