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›› Politique intérieure

Condamnation à la prison à vie d’un intellectuel ouïghour

Photo : Le professeur d’économie Ilham Tohti, adepte du dialogue avec le pouvoir central, opposé au séparatisme et au terrorisme, prône l’autonomie culturelle. Le 23 septembre, accusé de fomenter le séparatisme, il a été condamné à la prison à vie. Son avocat fera appel de la sentence.

Le 23 septembre, un tribunal d’Urumqi a condamné à la prison à vie pour « séparatisme » Ilham Tohti, 45 ans, de l’ethnie ouïghour, professeur d’économie à l’université des minorités de Pékin. Critique des répressions policières au Xinjiang et du schéma de développement qui fait peu de cas des différences culturelles, Ilham Tohti a, durant son bref procès de deux jours, constamment nié toute implication avec une mouvance réclamant l’indépendance de la province.

Li Fangping, un de ses avocats rappelle aussi qu’en janvier 2011 son client avait écrit un essai dans lequel il exprimait sa détermination à promouvoir l’harmonie entre les Han et les Ouïghours afin, écrivait-il, « d’éviter les conflits ethniques et les assassinats, l’instabilité, la division et le chaos ».

La profession de foi anti séparatiste d’Ilham Tohti.

Ce texte intitulé « Mes idéaux et mes choix de carrière » a été publié en anglais en avril 2014 sur le site « China Change », hébergé aux Etats-Unis, dédié aux questions de société civile et d’État de droit en Chine. Animé par Cao Yaxue 曹雅学, une intellectuelle chinoise immigrée aux Etats-Unis en 1991 après des études de littérature, le site travaille en liaison avec les avocats de la démocratie en Chine.

Ses reportages ont plusieurs fois constitué la matière factuelle d’auditions au Congrès des Etats-Unis et d’analyses parues dans le New-York Times, The Economist et diffusés par la BBC. Ils sont archivés par le site sur les Droits de l’homme de l’université de Columbia.

Dans la conclusion de son essai, après avoir énuméré les restrictions, contrôles et brimades dont il avait été l’objet depuis plusieurs années, incompatibles avec sa qualité de chercheur économiste et sociologue apolitique, Ilham Tohti rappelait son patriotisme, sa fierté d’appartenir à la nation chinoise, son opposition à toute idée séparatiste et en même temps la souffrance qu’il éprouvait face à la montée des fractures ethniques et à la répression qui s’était abattue sur son peuple.

Pour lui, la solution de la question du Xinjiang ne pouvait pas résider dans une « harmonie factice et forcée par des mesures administratives » qui sont au contraire à la racine des troubles. Il affirme que l’apaisement des problèmes ethniques dépend essentiellement de la capacité du pouvoir central chinois à « explorer la solution de l’autonomie culturelle », inscrite dans la constitution chinoise, qui ferait du pays une véritable nation multiethnique et multiculturelle, conférant à la Chine une attractivité singulière dans le monde du XXI1e siècle.


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