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Guerre commerciale, relance budgétaire et chute du Yuan

Bien qu’il s’en défende, à 6 semaines de son 70e anniversaire au pouvoir et à 2 ans du centenaire de sa naissance, le Parti fait tout pour contenir la baisse des indices. Il s’agit d’éviter que les effets du ralentissement et de la guerre commerciale avec Washington ne troublent l’exercice de cohésion nationale hautement politique organisé pour légitimer son magistère à la tête de la Chine.

A la mi-juillet, Mao Shenyong, porte-parole du Bureau National des Statistiques reconnaissait dans une conférence de presse que les conditions économiques étaient toujours difficiles dues à un développement dit-il « encore déséquilibré et inadéquat ». L’expression traduisait une augmentation rapide de la dette [1] (particuliers et entreprises) atteignant 303% du PIB (en hausse de 3% par rapport à 2018), effet des mesures de relance auxquelles le gouvernement n’a pas l’intention de renoncer en amont des anniversaires.

En juillet Li Keqiang intimait aux banques publiques de soutenir les entreprises privées en augmentant leurs prêts aux PME qui, dit-il, devraient atteindre 180 Mds de Yuan d’ici la fin de l’année (26 Mds de $). L’autre secteur bénéficiaires des crédits publics est celui de la construction et des infrastructures. Mais les banques sont réticentes. Paralysées par la lutte anti-corruption, elles hésitent aussi à prêter à des petites sociétés endettées menacées faillite.

Freinage de la croissance.

Si les mesures de relance parviennent pour l’instant à stabiliser la croissance, leur effet pourrait ne pas durer compte tenu des modifications structurelles du paradigme économique (baisse de l’attractivité et effritement de la confiance des investisseurs extérieurs, baisse de la production industrielle, vieillissement, effort de transition qualitative, disparition progressive du dividende démographique).

Lire : L’armistice Chine - Etats-Unis ne rassure pas les acteurs.

Résultats, les prévisions de croissance sont encore à la baisse, estimées à 6,2%, en juin ; Par rapport à 2018, les exportations chutaient de 1,3% et les importations se contractaient de 7,3%.

Surtout, la période récente a été marquée, début août, par la décision de la banque centrale de laisser filer la monnaie au-dessous de la barre symbolique des 7 Yuan pour un Dollar. Pékin explique qu’il n’y a pas de rapport, mais le fait est que la monnaie chinoise était à la baisse depuis le 31 juillet alors que D. Trump, arguant que la Chine ne tenait pas ses promesses, menaçait d’imposer à partir du 1er septembre, une nouvelle salve de taxes de 10% sur les 300 Mds de $ restant d’importations venant de Chine.

Note(s) :

[1Dette chinoise. (Reuters) – Selon l’Institute of International Finance (IIF), alors que Pékin intensifie son soutien à la croissance tout en essayant de contenir les risques financiers, l’endettement total des entreprises, des ménages et des administrations publiques a atteint 303% du PIB au premier trimestre de 2019, contre 297% il y a un an.

Au total, la dette s’élève à 40 000 Mds de $ et représente 15% de la dette globale. Sur ce total, les emprunts extérieurs qui avaient culminé en 2014 à 17% du PIB (2300 Mds) sont stabilisés à 14% du PIB (1900 Mds de $).

En revanche, le FMI annonce une augmentation sérieuse de la dette des ménages à 56,2% du PIB en 2019, soit 7800 Mds de $. A ce rythme, la dette des ménages pourrait atteindre 67,9% du PIB en 2024 (9500 Mds de $), très au-dessus des niveaux du japon et de l’Eurozone.

L’accélération des dettes fait suite aux relances du premier semestre dont une partie a été dirigée vers les provinces en mal de capitaux suite aux réductions des taxes aux entreprises.

Au cours des 5 premiers mois 2019, Pékin a aussi cherché à compenser le début de tarissement des finances grises, effets des mesures d’assainissement. Du coup les gouvernements locaux ont déjà reçu 125 Mds de prêts destinés aux investissements d’infrastructures sur les 316 Mds prévus en 2019, en hausse de 59% par rapport à 2018.


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