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›› Editorial

L’obsédant héritage de Hu Yaobang

L’esprit de Hu Yaobang, une référence moderne.

En attendant de savoir comment la classe politique émergera de ces combats liés aux grands défis de la Chine moderne, on ne peut que constater le parallèle établi par le Jiefang de Shanghai entre l’actuelle situation du pays et les tribulations politiques de Hu Yaobang.

Après avoir expliqué que l’hommage à la mémoire de Hu, dont l’influence historique est considérable, revêtait une très forte « signification pratique », Zhou Ruijin, l’auteur – un éditeur en retraite qui fut proche de Deng Xiaoping - évoque une réminiscence qui renvoie au cœur des problèmes récemment exprimés par la haute direction du régime, mais dont la solution semble encore hors de portée.

A Hu Yaobang comme aux actuels réformateurs, le dysfonctionnement de la justice et l’arbitraire, conséquences de l’ingérence politique au sein des tribunaux, semblait une clé de la réforme politique. Pour y remédier, précise Zhou, Hu, qui fut dès 1977 affecté à la tête de la Commission d’Organisation du Parti, fit preuve d’audace et de courage pour destituer les idéologues radicaux et promouvoir les hommes de talent.

A l’époque, poursuit Zhou, les obstacles étaient immenses et exigeaient de libérer la pensée. Aujourd’hui, les conflits d’intérêts sont bien pires et l’urgence de forger un consensus réformateur au sein du Parti encore plus pressante.

Mais, comme pour souligner la difficulté politique de la tâche et la force de caractère qu’elle exige, Zhou Ruijin ajoute que Hu Yaobang, dont il estime que le but ultime était « la banalisation de la démocratie en Chine », fut précisément mis sur la touche quand il voulut accélérer le rythme des réformes.

En attendant, preuve des contradictions à l’œuvre dans les strates supérieures du pouvoir, la censure du régime bloque les références à Hu Yaobang sur les réseaux sociaux, tandis que les internautes contournent les verrous par des messages sibyllins à sa mémoire.

Comme les années précédentes, les parents des victimes de Tian An Men ont été prévenus de ne pas participer à des cérémonies collectives à leur mémoire à l’occasion du Qingmingjie, la fête des morts célébrée le 4 avril dernier.


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Par Caligula Le 19/04/2013 à 16h17

L’obsédant héritage de Hu Yaobang.

Article intéressant, cependant je me demande pourquoi - si le régime veut vraiment entamer des réformes - les dirigeants ne s’appuient pas sur l’héritage de Hu Yaobang pour moderniser/réformer la politique ?

Ils auraient, en effet, tout à y gagner. Même si la modernisation n’est que partielle, elle offrirait une porte de sortie digne (enfin, façon de parler) en ce qui concerne Tien An Men, car la tuerie pourra être qualifiée d’erreur d’un autre temps, ou d’autres moeurs.

Je ne sais pas si je me fait bien comprendre, mais disons que pour moi Hu Yaobang et sa vision réformatrice sont comme un étendard que le peuple agite au nom de la réforme ; dans le même temps, le parti pense à se réformer et cherche un porte drapeau...

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