›› Editorial
La clôture du 5e Plenum, qui réunissait le Comité Central, creuset du gratin politique du Parti et de la Chine, a donné lieu à un communiqué final, sans surprises, à la fois conventionnel, appliqué et satisfait, exprimant une confiance raisonnable et résolue dans l’avenir.
Le recul qu’il affichait à l’égard des pressions autour du prix Nobel de la Paix et des interrogations lancinantes sur la nécessité des réformes politiques, venant de l’intérieur même du Parti, exprimait le souci de garder le cap des modernisations et du développement. L’apparente indifférence pour les récentes controverses politiques indiquait aussi que le Régime entendait rester à « distance de sécurité » des mèches enflammées qui menacent à la fois son pouvoir et, selon lui, les acquis socio-économiques des trente dernières années.
Cette vision du Parti, qui vise à tenir la Chine à l’écart des perturbations politiques qui précipitèrent la chute de l’URSS, a été clairement exprimée le 13 octobre dernier par un article du Quotidien du Peuple, signé par Li Hongmei, jeune femme habituée des joutes éditoriales qui rejettent les « ingérences occidentales ». Il était intitulé « Pourquoi nous snobons Oslo ? ».
Li Hongmei y soulignait notamment que « la Norvège, minuscule pays de 4 millions d’habitants, ne semblait pas comprendre le fardeau qui pesait sur le géant chinois, contraint de nourrir une population de 1,3 milliards d’individus, aux prix de constants efforts pour maintenir la croissance ».
« Pour le peuple chinois, la priorité cardinale est de veiller à la stabilité sociale, condition nécessaire d’une vie meilleure. (...). Dans un contexte où la transformation de la société a atteint une phase critique, toute perturbation venant de l’intérieur comme de l’extérieur ruinerait les progrès déjà accomplis et compromettrait l’avenir, tandis que le peuple serait à nouveau la victime des tumultes politiques. En Chine, aucune personne douée d’un minimum de bon sens ne souhaite le retour de ces jours tragiques ».