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Brahmapoutre : la Grande Boucle du Fer à cheval

The big Horseshoe Bend (1e partie, 1/3)

Gérard Lalanne Berdouticq est ingénieur, spécialiste de l’aménagement des rivières. Il raconte ici son émerveillement devant la Grande Boucle du Fer à cheval, par où le Brahmapoutre franchit la chaîne himalayenne.

Faut-il vous l’avouer, j’aime les cartes, c’est même une véritable passion. D’ailleurs, j’ai travaillé dessus une grande partie de ma vie professionnelle. J’ai voué un véritable culte à l’IGN (qui s’est, hélas, bien essoufflé depuis qu’ils se mettent à badigeonner leurs fonds avec des surcharges thématiques pour de basses raisons commerciales). Avec une bonne carte, vous évoluez dans une contrée beaucoup mieux que les vieux gars du pays qui, bien souvent ne connaissent plus le monde au delà du kilomètre de leur porte. Avec une carte je suis chez moi, dans mon biotope comme on dit. Il y a eu, en 1980, une exposition « Cartes et Figures de la Terre », au centre Georges Pompidou. Un ami m’a offert le catalogue. Passionnant. Il dresse l’historique de la représentation de la terre depuis les Chinois et les Egyptiens jusqu’aux photos satellites. Les premières cartes sérieuses et scientifiques sont apparues seulement au XVIIe siècle avec les Portulans des navigateurs qui, grâce aux points, latitude et longitude, ont pu dessiner avec exactitude les contours des terres immergées. Mais à l’intérieur, woualou... ce fut (à l’exception de l’Europe), jusqu’à la fin du XIXe siècle, c’est-à-dire hier, le grand blanc partout, « terra incognita » sur le reste de la planète.

On peut m’avancer, sans exagération, que la cartographie a assuré l’omnipotence et l’omniprésence de l’Europe sur le reste du monde. On ne va pas faire le panégyrique des grands géographes géomètres (Mercator, les frères Cassini), mais la triangulation des campagnes a permis la représentation exacte de l’espace terrestre, et tous les premiers Alpinistes et Pyrénéistes furent, à des degrés divers, des cartographes (Vallot, Wallon, Schrader). A la suite de quelques précurseurs de haute pointure (Marco Polo en Asie, Pizarro en Amérique du sud, Herman Cortes au Mexique, Cavalier de la Salle en Amérique du nord, Ibn Batutta chez les arabes), la seconde moitié du XIXe siècle a vu s’engouffrer, dans une véritable frénésie exploratoire, la fine fleur de la jeunesse Européenne, avec une mention particulière pour la gentry Anglaise [1].

Les grands voyages exploratoires menés par quelques individualités de grande stature, au XIXe siècle jusqu’à l’entre deux guerres me passionnent. Parmi celles ci les figures de Richard F Burton et d’Alexandra David-Néel dominent (avec également une mention spéciale pour Wilfred Thesiger, le roi du désert). Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils ont su, par un long et patient apprentissage, des langues et des mœurs, se fondre et s’intégrer complètement dans les pays qu’ils parcouraient, sans chercher à faire du prosélytisme de leur culture ou de leur religion.

Note(s) :

[1Ah ! Faire partie de la Gentry au temps de la Pax Britannica... vous pouviez faire le tour du monde, les mains dans les poches avec pour seul viatique, votre carte de visite ! Mais attention il ne fallait pas se tromper de chromosome, si par une erreur d’aiguillage vous vous retrouviez fils de mineur à Manchester c’était l’enfer ! Il faut lire Jack London : « le peuple d’en bas » . Avant les journalistes Suisses le l’Hebdo qui depuis Noël 2005 s’immergent dans une banlieue chaude de la région parisienne, London a vécu volontairement pendant un an dans les bas fonds de Londres... terrifiant !


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