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Inquiétudes

Signe que le rythme de la reprise économique faiblit, le 15 juin, la Banque Populaire de Chine (POBC) a réduit le taux d’intérêt des emprunts de 2,75% à 2,65%. Le relâchement prudent du crédit accompagne une relance de plus de 200 milliards de Yuan (28 Mds de $) qui s’ajoute à une précédente de même ampleur dont les prêts arrivent à maturité ce mois de juin.

C’est la 2e fois en moins d’un an que la PBOC assouplit le crédit à court terme alors que de nouvelles données montrent un freinage de la croissance de la production industrielle chinoise à +3,5% en mai, contre +5,6% en avril.

Les ventes au détail en mai (+12,7%), marquent également un ralentissement par rapport aux +18,4% d’avril. Selon le Bureau National des Statistiques dont le discours n’a pas varié depuis janvier, « les bases de la reprise économique ne sont pas encore solides », et «  l’environnement international est toujours compliqué ».

Cette note qui revient en fin d’analyse sur les imbrications hybrides du contrôle étatique et du privé, propose une explication du poids exorbitant des investissements d’infrastructure et immobiliers dans les actuelles difficultés de la reprises post-pandémie.

Des chiffres décevants.

Alors que les exportations s’essoufflent, handicapées par l’inflation à l’étranger qui sape la demande de produits chinois, cinq mois après la fin brutale des contrôles pandémiques, les derniers chiffres révèlent que l’économie du pays peine toujours à récupérer sa puissance d’avant-Covid.

Rob Carnell, responsable de la recherche pour l’Asie-Pacifique chez ING, considère - en forçant le trait, que « le secteur manufacturier est mort », et fait l’hypothèse d’un changement structurel, affectant le commerce extérieur.

Pour lui, les restrictions américaines infligées au secteur des semi-conducteurs y compris aux équipements permettant de les produire, affecteraient directement le commerce avec les puissances régionales telles que la Corée du Sud, le Japon et Taïwan.

Le 16 juin, croisant l’analyse de Carnell, le Financial Times précisait que, pour la première fois depuis plus de dix ans (à l’exception des débuts pandémiques en 2020), la croissance des investissements privés en actifs fixes non financiers avait reculé indiquant que les entreprises n’investissent pas. Le symptôme s’accompagne aussi d’une chute des investissements étrangers à la fois directs et dans les actifs boursiers qui ne cessent de baisser depuis 2021.

Les récentes actions des autorités ayant fermé l’accès aux données chinoises à l’étranger (lire : La guerre des données, l’autre enjeu très sensible du découplage ? Par Henri Clairin et Noël de Belfiffre) et celles ayant visé les sociétés étrangères dans les secteurs de la comptabilité et du conseil, ainsi que l’offensive très médiatisée contre l’Américain MICRON (lire : Guerre froide sino-américaine. Pékin riposte aux embargos de Washington en interdisant le géant MICRON) pourraient avoir contribué à saper une partie de l’enthousiasme des acteurs étrangers ayant suivi la réouverture.

Fin avril, la Chambre de commerce des États-Unis a averti que les enquêtes sur les entreprises américaines et les modifications apportées à la loi sur le contre-espionnage augmentaient « considérablement » les risques de faire des affaires en Chine.

Alors que le taux de chômage des jeunes dépassait toujours les 20% fin mai, que la morosité de l’activité manufacturière et le ralentissement du commerce extérieur continuaient à susciter des inquiétudes, le marasme du secteur immobilier, principal ressource des administrations locales persiste, en particulier dans les petites villes.


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