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« La grande sœur riche », le Parti, les banques et la peine de mort

Elle s’appelle Wu Ying, elle a trente et un ans, les cheveux courts et une rose tatouée à la base du cou. Sa photo, en gilet jaune des condamnés, a fait le tour du monde. En prison depuis 2007, elle attend le verdict de la cour suprême qui réexamine le verdict de mort que lui a infligé, en décembre 2009, la cour intermédiaire de Jinhua (Zhejiang), confirmé, en janvier 2012, par la Haute Cour populaire du Zhejiang.

Alors qu’à 24 ans elle était déjà multimillionnaire, propriétaire d’une centaine d’appartements, de plusieurs affaires lucratives, et de quelques dizaines de voitures de luxe, Wu Ying a commis le crime d’avoir, en contravention avec la loi chinoise, levé 122 Millions de $ de fonds privés contre la promesse d’un intérêt de 0,5% par jour, qu’elle n’a pas été en mesure de tenir pour près de la moitié de ses emprunts, ce qui la rend également coupable d’escroquerie.

Le cas de Wu Ying crée plus d’émotion que d’autres condamnations semblables prononcées dans un passé récent, où deux autres jeunes femmes riches furent exécutées pour les mêmes raisons en 2009. De manière inattendue, l’affaire renvoie cette fois au rapport que les Chinois et le pouvoir entretiennent avec la peine de mort, dont la suppression n’est toujours pas à l’ordre du jour. Elle ravive aussi la question, récemment mise en avant par le Conseil des Affaires d’état, de la rigidité chronique du système financier.

Ce dernier permet en effet aux grandes banques nationales de monopoliser le crédit à leur profit et dans l’intérêt exclusif des entreprises publiques, cooptant l’épargne privée sous-rémunérée, privant de financement les petites et moyennes entreprises, elles-mêmes forcées de faire appel aux réseaux financiers souterrains, à la fois moteurs de l’économie grise mal contrôlée et refuge de l’usure, dont l’ampleur inquiète le Régime.


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