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Le réalisateur chinois Jia Zhang-ke, 43 ans, a reçu le prix du scénario au 66e festival de Cannes pour son film « A touch of sin » (un soupçon de péché - titre chinois Tian Zhu Ding,天注定 -). S’appuyant sur des faits réels, parfois relayés par la presse chinoise et toujours par le net, le plus souvent sur le ton de l’indignation, le film dresse un tableau heurté - comme les morceaux d’un miroir éclaté dit un critique - d’une société fracturée en pleine effervescence économique et en voie d’urbanisation rapide, minée par la corruption, la détresse et la violence.
Jia Zhang-ke est le peintre pessimiste, ultra réaliste de l’âpreté, du bouillonnement, de la brutalité et des injustices qui agitent le corps social chinois, dont le peuple et surtout la nouvelle classe moyenne urbaine informée et réactive a de plus en plus conscience. Le scénario est articulé autour de quatre histoires enchevêtrées et ponctuées par la mort, le meurtre et le suicide.
Jia explique que les péripéties qui se développent dans plusieurs régions du pays et dans tous les milieux ne sont pas exceptionnelles, mais les symptômes alarmants d’une société qui paye le prix fort du développement accéléré et impressionnant de la Chine.