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Pékin ce n’est pas de la tarte

Chapitre VII

L’appartement était grand et bien entretenu. Les services de l’hôtel envoyaient une équipe de nettoyage tous les jours pour s’occuper du linge, du ménage et de la vaisselle. Il ne fallait donc pas compter que Piedritti ait laissé quelque chose de trop ouvertement compromettant.

Je jetai un regard circulaire sur l’espace avant de me mettre à l’ouvrage. Je voulais m’imprégner de l’ambiance générale avant de me plonger au cœur de ses affaires et de tout photographier.

L’appartement semblait sans âme, comme tous ces lieux de passage. Rien ne manquait au confort mais on ne sentait presque aucune touche personnelle. Deux livres : le Da Vinci Code et le Guide bleu sur la Chine. Deux CD traînaient sur la console : des chants corses tirés de manuscrits franciscains du XVIIe de l’Ensemble Organum avec un joli Christ crucifié en couverture... Je me serais bien fait une petite heure de chants polyphoniques mais nous n’étions pas vraiment là pour ça. Le deuxième DVD présentait l’Exposition des peintures impressionnistes. J’enfilai ce dernier dans le lecteur et allumai la télé histoire de voir de quoi l’exposition avait l’air.

Une de mes anciennes défaites, je ne sais pas pourquoi les mâles s’obstinent à vouloir parler de conquêtes, m’avait refilé une overdose d’impressionnisme. J’en avais gardé une bonne connaissance du milieu mais aussi des urticaires allergiques. C’était une bonne occasion de voir si j’étais en voie de guérison...

C’était un repiquage d’un journal télévisé de FR3 Languedoc Roussillon, qui parlait de l’exposition, expliquant que la naissance de l’impressionnisme découlait d’une transformation plus ancienne de la peinture d’histoire comme du paysage et que c’était Courbet qui avait ouvert la voie en imposant la modernité des sujets et un style hostile à tout idéalisme... La peinture évoluait peut-être mais le charabia restait...

N’étant pas bien sûr de pouvoir survivre à ce verbiage pompeux, je coupai le son et m’attardai quelques secondes sur le tableau qui venait d’apparaître : On pouvait dire ce qu’on voulait mais les impressionnistes avaient quand même le sens du pique-nique bizarre. Je n’arrivai toujours pas à comprendre pourquoi les mecs étaient en redingote et les femmes à poil pour déjeuner sur l’herbe... Prenez n’importe quel pingouin un tant soit peu normal, Grodaeg par exemple... Non, ce n’est pas un bon exemple... enfin, qui resterait en costard et en manteau avec une fille en tenue d’Ève assise au milieu d’une clairière ?

Bon ce n’était pas tout, on n’était pas là pour pique-niquer...


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