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Pékin ce n’est pas de la tarte

Chapitre IV

Weng nous avait aidés à nous procurer un mobilier de bric et de broc, composé de quelques étagères dépareillées, de quelques planches posées sur des tréteaux. Grodaeg avait rajouté sa touche personnelle en dégottant on ne sait où six fauteuils à roulettes en cuir moelleux dont les dossiers surélevés, dignes de la salle du conseil d’une grande banque, juraient avec la rusticité des autres meubles. Cadeau d’une copine ? Allez savoir avec Grodaeg !

Les plaques du faux-plafond avaient été retirées, faisant apparaître les grosses gaines des conduites d’air conditionné et un fouillis anarchique de fils électriques multicolores qui couraient sur les tringles en acier du plafond pour relier les dizaines de machines électroniques de toutes sortes, ordinateurs, photocopieuses, fax, scanners, émetteurs-récepteurs, USP, téléphones, lampes et projecteurs qui transformaient la salle en une ruche bourdonnante et clignotante...

Je rêvassais en m’imaginant en Terminator 12 ou Rambo 23, pulvérisant les meubles et les équipements électroniques tout en pompant ma culasse d’un élégant mouvement de poignet entre deux lâchers de plombs dévastateurs...

De leur côté, histoire de passer le temps et de détendre l’atmosphère, Grodaeg et Mimille s’étaient lancés dans une grande course en fauteuils à roulettes, tout autour de la pièce... Huang debout sur un bureau leur servait d’arbitre... Les autres flics nous regardaient d’un air ahuri, en se demandant bien où la France et son Ministère de l’Intérieur avait pu dénicher des gugusses de cet acabit...

Sur ses entre fesses, Faudrey débarqua dans la pièce en gueulant comme un putois. Il rentrait tout juste d’un court aller-retour sur la France. L’Elysée l’avait convoqué pour avoir un rapport circonstancié. La prestation n’avait pas dû être de tout repos car on sentait bien comme une certaine nervosité dans son comportement... Pour rentrer dans la police, il faut suivre des cours de psychologie avancée : un visage cramoisi, des sourcils froncés, des cris un tant festifs, des coups de pieds dans la porte... peuvent très bien être le signe d’une certaine irritation... Il faut dire que Paris ne comprenait pas qu’une enquête aussi simple ne soit pas déjà résolue. Les sous-entendus et les allusions perfides s’étaient multipliés à tel point que Faudrey, qui n’en avait plus grand-chose à cirer, avait cru bon d’offrir, à deux reprises, sa démission...

La perspective d’avoir à expliquer un changement de stratégie aux Chinois, en soulignant quelque chose qui pouvait également passer pour une de leurs défaillances, avait rapidement, à chaque fois, calmé les esprits... Il était néanmoins important de progresser et Faudrey avait hâte de savoir si ses troupes, avaient avancé dans leurs recherches durant son absence... Il sortit de sa poche un de ces bons vieux sifflets qui avaient fait la renommée de notre maison et nous en joua un son si strident que nos deux compères faillirent en tomber de leurs sièges...


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