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Chapitre IV
La boîte inattendue qui trônait, de façon incongrue, au milieu de sa malle arrière, lui déplut immédiatement : d’où venait-elle et que faisait-elle là ? Une chose était certaine, c’est que ce n’était pas lui qui l’y avait mise... et Xiao Wang avait horreur qu’on touche à « sa » voiture...
Il s’agissait d’une boîte à chaussures en carton, d’un poids assez lourd, entourée d’un ruban bleu blanc rouge... Xiao Wang la soupesa avec suspicion... En ces périodes troubles de sécurité renforcée, mieux valait se montrer prudent.
Il reposa délicatement le paquet dans le coffre et retourna à la voiture.
- Qu’est-ce qui se passe ? Questionna Isaac.
- Il y a une boîte, Monsieur.
- Mais qu’est-ce qu’il y a dans cette boîte ?
- Je ne sais pas Monsieur, je n’ai pas regardé.
- Comment ça, vous n’avez pas regardé ! Allez l’ouvrir et dites-moi ce qu’il y a dedans !
Il en avait de bonnes lui... Et si elle lui sautait à la figure ? Et pourquoi n’y allait-il pas, lui, s’il n’y avait pas de danger !
- Je crois qu’il ne vaut mieux pas... On ne sait jamais...
- Qu’est-ce que vous ne savez pas ? Bougre de trouillard ! C’était bien l’ambassade qui vous appelait ?
- Je pense que oui, Monsieur.
- Ils vous ont bien demandé si j’étais dans la voiture ? Et ils vous ont bien dit que mon téléphone était dans la boîte ? Alors de quoi avez-vous peur ? De recevoir un gâteau à la crème sur la figure ? Allez voir ce qu’il y a dedans !
Ce garçon commençait sérieusement à lui porter sur le système, avec ses airs de chauffeur de maître et ses réticences à exécuter les ordres. Comme si la perspective de retrouver ses précieux numéros pouvait souffrir d’attendre !
Xiao Wang ressortit à pas lents de sa voiture... Il ouvrit délicatement son coffre et commença à dénouer, le plus doucement possible, le ruban tricolore. Cette première opération terminée, il rabattit précautionneusement autant que possible le battant de son coffre sur le manche de sa balayette et tâtonna à l’aveuglette sur le couvercle de la boîte pour tenter de le soulever... Les plumes de la balayette ne facilitaient pas la manœuvre mais le couvercle une fois entrouvert, Xiao Wang parvint, à tâtons, par un petit coup de poignet bien appliqué, à s’introduire dans l’interstice et fit précautionneusement levier dessus pour faire sauter le couvercle, en se protégeant au maximum d’une mauvaise surprise... Apparemment, il ne s’agissait pas d’un colis piégé... Xiao Wang continua de balayer le dessus de la boîte, durant quelques instants, à l’aide son plumeau, pour plus de sûreté puis, rassuré, souleva délicatement le dessus de son coffre ; au milieu de la boîte à chaussures ouverte, un téléphone était posé gracieusement sur un petit coussin jaune de soie froissée.