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Pékin ce n’est pas de la tarte

Chapitre IV

Xiao Wang avait soulevé le capot du coffre de sa voiture pour s’assurer que l’onde de choc n’avait pas abîmé des organes internes du véhicule. Il y avait à peu près autant de chances de trouver une avarie dans le moteur que de voir tomber de la neige en été à Pékin, mais ces gens étaient suffisamment arrogants pour lui donner envie de leur sortir le grand jeu... Après tout, c’étaient eux qui l’avaient percuté !

Finalement, le temps passait et Xiao Wang avait une mission et un ambassadeur à véhiculer. Il décida qu’il était temps d’arrêter les frais. Une minute après, il fut invité à jeter un œil sur leur BMW dernier modèle et pour ne pas être en reste, il leur ouvrit les portières de sa 607, pour leur permettre de voir l’intérieur, le volume du coffre à bagages et la disposition astucieuse des éléments moteurs. La paix fut ensuite définitivement scellée. Ses nouveaux amis l’aidèrent à refermer le capot et le coffre arrière, tandis qu’il redémarrait... La scène avait suffisamment duré et l’honneur était sauf... Il ne lui restait plus qu’à se dépêcher de partir chercher son passager...

Isaac Dupalet d’Estée avait fini prématurément son petit déjeuner et arpentait impatiemment le trottoir devant la résidence... L’écharpe blanche qu’il portait au cou devait vraisemblablement lui permettre de mieux apprécier les 30 et quelques degrés de la température extérieure, en cette belle matinée de début d’été... Mais Isaac tenait son écharpe pour un atout indispensable à son charme qu’il croyait irrésistible. C’est du moins ce que lui susurraient les petites qu’il attirait dans ses rets, sous de fallacieuses promesses qu’il ne tenait que rarement...

Il regarda ostensiblement sa montre avant de s’engouffrer dans la voiture, en jetant un regard noir à Xiao Wang qui lui ouvrait la portière. Ce gueux qui avait osé le faire attendre ne méritait que son dédain... Aurait-il été en avance que cela n’eût d’ailleurs rien changé... Trop de familiarité avec la valetaille ne pouvait que nuire au service qu’on était en droit d’attendre d’elle.

Il s’affala sur la banquette arrière. Sa chemise lui collait à la peau. D’un geste énervé, il fit comprendre au chauffeur de monter la climatisation. Il se pencha aussitôt sur le dossier de la petite qu’il devait rencontrer, histoire de se donner une contenance de sérieux. Celle-là avait intérêt à comprendre ce qu’il attendait d’elle : s’il acceptait de sacrifier un temps précieux pour elle, ce n’était pas seulement pour ses beaux yeux... Il en espérait également des parties plus charnues...

Il soupira bruyamment à l’attention de Xiao Wang qui venait de décrocher son téléphone portable au lieu de démarrer sur le champ. Ces gens ne doutaient de rien ! La démocratisation de ces engins de malheur n’avait rien apporté de bon !


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