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Pékin ce n’est pas de la tarte

Cette découverte grandiose, dont le monde ingrat a aujourd’hui oublié la paternité, n’avait pas empêché l’animal de continuer à s’exterminer sous les coups de butoirs de la déforestation et de la raréfaction du bambou flèche, son aliment préféré, mais cela lui permettait, depuis, de mourir à petit feu sous la lumière des projecteurs, en alimentant une industrie juteuse de la peluche et un merchandising effréné sur toutes sortes de produits tous moins écolos les uns que les autres, allant du paquet de cigarettes jusqu’à la bouteille d’alcool frelaté en passant par la nouille chimique instantanée, les sacs en plastique non dégradable et les préservatifs SGDG... Fumer Panda ! Cirrhosez-vous Panda ! Abrutissez-vous Panda ! En achetant Panda vous contribuez pour un euro à la sauvegarde de l’environnement et pour quinze euros à la destruction de l’humanité !

En tant que naturaliste notoire, le Père David est aussi mondialement inconnu pour avoir découvert l’arbre aux papillons et quelques centaines d’autres espèces végétales et animales mais surtout pour avoir sauvé le milou, Elépharus Davidianus, qui comme son nom ne l’indique pas, est un représentant de la famille des cerfs à queue de vache, qui a bien failli disparaître de la planète...

Puisque vous me le demandez si gentiment, j’ouvre donc une petite parenthèse pour vous apprendre à quoi tient la survie de cette espèce : A la fin de la dynastie Qing, les milous, élevés au rang d’animaux impériaux, ne survivaient plus que dans un immense parc de la capitale chinoise et avaient tous finis dans les poêles à frire des troupes des grandes puissances coalisées qui avaient libéré Pékin au début du siècle dernier, après les 55 jours du siège des légations.

La confrontation de cette joyeuse bande de pillards armés et des dernières hordes de ces mammifères à viande fraîche avait définitivement tourné au désavantage de ces derniers... Seuls quelques membres de l’espèce avaient survécu grâce à ce bon missionnaire qui, quelques années plus tôt, avait risqué sa tête en soudoyant les gardiens du parc impérial. Il avait ainsi pu acheter en cachette quelques spécimens de la harde qu’il avait réussi à faire passer en Europe pour qu’ils y copulent à loisir et perpétuent la race, tandis que leurs infortunés congénères finissaient en terrines et en escalopes grillées.

Parce que le milou et les milouettes, côté olé-olé, il ne faut pas leur en promettre ! Ce ne sont pas des pandas ! Vous mettez un beau mâle à portée de flancs d’une ou trois femelles et vous êtes sûr du résultat ! C’est zizipanpan dans les secondes qui suivent... Alors que chez les pandas, on n’est pas sorti de l’auberge ! Côté zigounette c’est la Berezina ! La pauvreté du sperme des mâles lunés n’a d’égale que la frigidité des femelles sans chaleur... Les plus féconds sont les vétérinaires qui ne cessent de vider leurs burettes dans le tréfonds des petites pandettes pour nous faire des hybrides de zoos tout juste capables d’ingérer des rondelles de carottes et des biscuits en bambous compostés... Ces bêtes-là, il faudra m’appeler quand on les relâchera, munis d’un ouvre-boîte et d’un épluche-légumes, dans les montagnes bétonnées et déboisées...

Mais revenons à nos milous. En 1985, nos amis britanniques qui avaient su faire se multiplier les spécimens envoyés par notre père David, ont réintroduit six individus de l’espèce, en Chine où plus de 1200 milous brament et broutent actuellement... Je convie tous les incrédules et autres Saint Thomas notoires, à profiter de leur prochain retour d’Espagne pour faire un tour à la mairie d’Espelette plutôt que de s’arrêter comme des bœufs dans les supermarchés bidons de la zone frontalière... Et là, bandes de suspicieux, vous verrez bien que je ne vous ai pas raconté que des bobards !


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Par ErLangShen Le 6/10/2006 à 18h46

> Pékin ce n’est pas de la tarte

Il y a des moments comme çà où on ne voudrait pas que çà s’arrête, surtout en pleine courante...
Peut-on savoir si l’auteur de ces lignes inénarrables est aujourd’hui (DuanWu 2006) dans ce beau pays ?

Site indiqué : http://www.questionchine.net/articl...

Par Lé Hèm Le 14/01/2007 à 14h12

> Pékin ce n’est pas de la tarte

Bonjour Monsieur Gedoie,

Si vous avez besoin d’un outil de recherche avancée *, technologie 1980, en complément de votre téléphone j’en tiens un à votre disposition ...
Je viens de me plonger dans la lecture de votre dernier roman.

Plus que l’intrigue policière, c’est les tranches de vie, les moments de vie qui m’interessent (cf « le vendeur de sang »). Aujourd’hui, je suis attirée par les « impressions de chine », vos regards sur la chine.

Merci de satisfaire ma curiosité :
le cerf à queue de vache ...est-ce une réalité encore de nos jours ?

Bref, j’arrête là...pour poursuivre ma lecture... car j’ai envie de poursuivre.

* je viens de retrouver le nom : « minitel »
.........disponible à STRASBOURG

Par Anonyme Le 9/02/2007 à 10h52

> Pékin ce n’est pas de la tarte

trés bien super je suis entousiasmer par votre solution de défense des hipopotames en vois de reproduction selon le théoreme du pandatisme mais je sais que cela n’aurais pas pu se passé ds une ville comme naintré

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